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Constantine - Village « Malkia » à Salah Derradji: Sans électricité, ni gaz, ni eau !

par A. Mallem

  Quelque 80 familles de fellahs du hameau de Salah Derradji, dans la commune d'El-Kroub, qui ont bénéficié de logements ruraux qu'ils ont construits sur le site du village dit « Malkia » et qui y vivent depuis 2012, souffrent jusqu'à ce jour de l'absence de réseau d'eau potable, de l'électricité et du gaz de ville, ainsi que du réseau d'assainissement ! « Nous courons depuis quatre ans derrière les autorités locales d'El-Khroub et de la wilaya de Constantine, notamment la direction de l'urbanisme, pour nous réaliser et nous connecter à ces différents réseaux, mais sans résultats », nous a déclaré hier un groupe d'habitants vivant sur le site indiqué. L'un d'eux, M. N. Rabah, intervient pour dire que « depuis pratiquement quatre ans, depuis l'achèvement de nos maisonnettes individuelles, nous sommes ballottés entre l'APC et la Duc, l'un nous renvoyant à l'autre et chacun rejetant la responsabilité du projet sur l'autre. Nous sommes maintenant fatigués de courir après ces deux administrations », déplore notre interlocuteur.

Mais nos fellahs ont tenu à signaler que la toute dernière fois où ils se sont adressés à la direction de l'urbanisme, il y a trois mois de cela, ils se sont vu répondre que leur dossier est arrivé à la phase de l'appel d'offres à l'effet de désigner l'entreprise qui devait prendre le chantier de réalisation des réseaux divers. « Mais depuis lors, nous n'avons reçu aucune nouvelle de l'évolution du dossier », nous ont-ils affirmé. Et de signaler aussi qu'en ce qui concerne le site voisin de Bouragba, composé de plus de 200 maisons environ implantées dans le même village de Salah Derradji, l'entreprise de réalisation des réseaux divers a été désignée et s'est mise au travail. « Mais on voit que, depuis quelques mois, celle-ci a ramené les conduites qu'elle a déposées sur le site et est repartie sans plus donner signe de vie », ont-ils dit, notant que, malgré tout, le site de Bouragba n'est pas plus avancé que le leur.

Interrogés sur leurs conditions de vie, nos interlocuteurs répondront en répétant qu'ils n'ont ni eau, ni électricité, ni gaz et que pour l'eau, ils recourent souvent à l'achat de cet élément vital auprès de commerçants de la région qui ramènent des citernes, « sinon le reste du temps nous nous approvisionnons chez les voisins du village qui possèdent l'eau courante ».

Pour le gaz, ils disent utiliser les bouteilles de gaz butane. « Et pour l'électricité, ont-ils ajouté, nous sommes branchés aux lignes individuelles des voisins qui en possèdent. Et chacun nous impose son tarif. Par exemple, nous payons chaque mois des factures mensuelles de consommation électrique allant de 6000 à 7000 dinars. Et c'est à prendre ou à laisser », ont affirmé les fellahs.

Les administrations concernées de l'APC d'El-Khroub et de la Duc que nous avons contactées hier n'ont pas répondu à nos appels.