La sécurité
régionale en Afrique et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent
ont été débattus, ce vendredi, à Washington par le ministre des Affaires
étrangères, Abdelkader Messahel, qui prenait part à
la réunion ministérielle sur la sécurité, la gouvernance, le commerce et
l'investissement en Afrique, à l'invitation du Secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. A ce propos, le ministre a pris en exemple
l'expérience algérienne qui a conjugué la lutte armée contre le terrorisme à un
programme à plusieurs données afin de prendre en charge les différentes
vulnérabilités de la société qui font le terreau de la propagande terroriste.
Le chef de la diplomatie algérienne s'est appuyé, dans son argumentaire, sur
les trois approches complémentaires, prônées par le président de la République,
évoquant, dans ce cadre, la mise en œuvre d'une profonde politique de déradicalisation et de prévention de la radicalisation avec
pour objectifs, la suppression des facteurs pouvant engendrer la
marginalisation ou alimenter l'extrémisme et la violence dans la société. Comme
pour attester de la réussite de cette action, Messahel
avait déjà affirmé, auparavant, qu'«aujourd'hui une dizaine d'Algériens,
seulement, sont dans les rangs de Daech ou dans des
conflits, en Syrie ou ailleurs». Longtemps laissés en «jachère», les lieux de
culte étaient devenus un vivier de recrutement jusqu'à ce que l'Etat ne balise
le prêche religieux. Mais loin du formatage des mosquées, c'est l'approche
sociologique du discours religieux qui a fait balancer la tendance extirpant
les lieux de culte des mains de prédicateurs wahhabites.
L'expérience
algérienne de déradicalisation fait déjà école et
s'exporte en France qui veut se nourrir de cette tendance pour pacifier ses
mosquées. Abdelkader Messahel a, par la suite,
rappelé que la deuxième approche a consisté à opposer la démocratie à
l'extrémisme violent et au terrorisme en oeuvrant à
l'ancrage de ses leviers dans le fonctionnement de la République et de ses
institutions ainsi que dans leur relation avec la société et les citoyens. Le
ministre des Affaires étrangères est, également, revenu sur la troisième
approche qui consiste en la mise en œuvre graduelle de la politique de
réconciliation nationale, une approche que l'Algérie a exporté dans la région
pour pacifier le conflit malien et tente de l'étendre à la Lybie. Il a souligné
que la combinaison de ces trois axes a fait de l'Algérie, aujourd'hui, un pays
stable et parmi les plus sûrs au monde, prenant à témoin le classement 2017 de
l'Institut ?Gallup' basé à Washington qui a placé l'Algérie au 7ème rang des
pays les plus sûrs au monde, selon l'indice ?Law and Order'.
Le modèle algérien, dans la lutte antiterroriste, a déjà été louée
par Bruxelles par la voix de la Haute représentante de l'Union européenne (UE)
pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la
Commission européenne, Federica Mogherini.
Un exemple «pour gérer la situation sécuritaire» a-t-elle affirmé. En 2016, un
atelier international qui s'est déroulé à Alger a vu les participants, à cette
rencontre, reconnaître, unanimement l'expérience algérienne dans la lutte
antiterroriste et le rôle que peuvent jouer les valeurs de la démocratie, un
Etat fort et souverain conjugué à l'apport citoyen et la liberté d'expression
dans ce cadre. Par ailleurs, et lors de cette réunion ministérielle de
Washington, Messahel a souligné le besoin de soutenir
les efforts consentis par le continent africain dans le domaine des
infrastructures de base, mettant en relief leur rôle fondamental dans la
stimulation et la facilitation du commerce et de l'investissement. A cet égard,
il a rappelé l'importance de la réalisation de la route transsaharienne qui
reliera, dès 2018, Alger à Lagos au Nigeria, dans le désenclavement des pays du
Sahel et du développement économique de toute l'Afrique de l'Ouest, de
l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Est.