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Algérie-France: Macron en début d'année prochaine à Alger ?

par Ghania Oukazi

L'Algérie a signé hier trois accords dont un en préambule de l'installation de la fameuse usine de montage de véhicules Peugeot dans la région d'Oran.

La signature a eu lieu à la fin des travaux de la 4ème session du COMEFA (Comité mixte économique algéro-français) qu'ont coprésidé le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian qui est arrivé dans la matinée d'hier à Alger. «Les entretiens ont eu lieu (?) avec une évaluation exhaustive des différents volets de la coopération économique entre nos deux pays et ont permis dans le même temps une projection sur les prochaines échéances importantes inscrites à l'agenda bilatéral algéro-français», a déclaré Messahel à l'issue de la signature des trois accords. Il s'agit, a-t-il noté, de la tenue à Paris le 7 décembre prochain de la session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) sous la coprésidence des deux premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Philippe Edouard et aussi de la visite qu'effectuera en Algérie le président français, Emmanuel Macron. Aucune date n'a été avancée pour ce rendez-vous tant attendu. Des sources diplomatiques pensent que Macron viendra probablement en début d'année. «Avec ça, les voix du Seigneur sont impénétrables», lancent nos sources avec un sourire.

En attendant, Messahel et Le Drian se veulent positifs. Le MAE a ainsi jugé dans sa déclaration sanctionnant la cérémonie de signature des trois accords que «cette édition du COMEFA est satisfaisante à plus d'un titre». Elle a donné lieu, selon lui, à des discussions intéressantes et des orientations claires pour approfondir davantage le partenariat économique et industriel entre les deux pays. «Il reviendra, dans ce cadre, aux opérateurs économiques et aux hommes d'affaires d'identifier de nouvelles opportunités de partenariats et les faire fructifier, d'autant qu'il y a un fort potentiel de coopération non encore entamé», dit-il.

Trois accords pour «un partenariat d'exception»

Messahel estime que la conclusion hier des trois accords de partenariats «expriment assez notre volonté de renforcer et développer le partenariat auquel nous voulons donner un caractère privilégié, basé sur un certain nombre d'actions concrètes». Le MAE a précisé dans son allocution d'ouverture «le caractère stratégique de cette coopération, avec l'ambition commune de parvenir à terme à l'édification d'une relation d'exception entre les deux pays (comme) rappelé et souligné de manière éloquente au cours des derniers mois par les deux présidents de la République, Bouteflika et Macron, qui ont tous deux marqué leur attachement pour la promotion de relations fortes entre les deux pays et les deux peuples dans toute leur dimension notamment humaine et mémorielle». Jean-Yves Le Drian n'est pas sorti de ce cadre et a affirmé aussi que «les 5 dernières années ont permis de construire un socle pour la relation entre nos deux pays, beaucoup de chemin a été parcouru, aujourd'hui, l'ambition du président Macron et partagé par la volonté du président Bouteflika, il s'agit d'ouvrir un nouveau chapitre de notre relation bilatérale sur le signe de l'amitié ancrée dans la réalité pragmatique et bénéfique à nos deux pays et à nos deux peuples». Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a souligné que «la relation entre l'Algérie et la France est exceptionnelle, c'est l'héritage du travail de toute une génération, nos deux pays sont engagés dans la construction d'une communauté de destin à laquelle le président de la République française veut s'atteler à son tour». Il précisera que «notre objectif aujourd'hui est de contribuer à la paix et à la sécurité de notre environnement pour contrer les forces destructrices de l'extrémisme violent, notre relation a pour objectif d'apporter emplois et prospérité à nos pays et à développer un idéal de coopération dans le respect des identités française et algérienne et dans le respect de nos souverainetés».

«Les trois piliers» de Paris

Le Drian fera ressortir «trois piliers» sur lesquels doivent s'orienter nos efforts dans la séquence bilatérale très riche qui débouchera de la visite du président de la République française en Algérie. Il place en premier «la sécurité (?), un sujet capital pour nous, il n'y a pas de prospérité sans paix et sans sécurité, le 2ème pilier, notre relation bilatérale, il est central, notre volonté est de développer nos liens encore davantage et nous pourrons avancer sur les questions de mémoire, sur l'organisation générale de notre coopération, dans la mobilité, la culture, l'enseignement, la justice, la santé». Il estime que «tous ces éléments doivent nous permettre la formation d'une relation fluide entre nos deux pays». Son 3ème pilier «l'économie(?), j'ai trois remarques de fond, la France se réforme, la transformation qui était engagée depuis les dernières élections est considérable, elle portera ses fruits(?), l'Algérie s'engage dans des réformes de grande ampleur, réalise dans un temps record les actions nécessaires pour diversifier votre économie, la rendre encore plus solide, plus stable, et nous voulons être partenaire dans cette évolution». Le Drian affirme encore en notant que «les richesses, les ressources naturelles de l'Algérie, richesse de sa population en particulier sa jeunesse et richesse de ses ambitions». Il estime ainsi que «ce qui est important pour nous dans ce que nous entreprenons ensemble(?) dans la direction de la jeunesse, et c'est une priorité pour nous, l'enjeu de notre partenariat dans les 5 années à venir, c'est d'offrir de meilleures conditions de mobilité à nos jeunes diplômés afin de bénéficier au mieux de leur dynamisme, nous voulons faire en sorte en particulier que l'accord sur nos jeunes actifs que nos prédécesseurs ont signés lors du précédent COMEFA et que nous sommes prêts à mettre en œuvre du côté français qui sera ratifié prochainement du côté algérien, sera un élément important pour accompagner la formation des jeunes et faciliter au-delà nos relations économiques, l'accord sur les jeunes actifs est une première étape». Il explique que «l'extension du réseau algérien, l'établissement de formation professionnelle d'excellence comme celle de Schneider ou des instituts supérieurs de technologies avancées, doit être une référence que nous voulons poursuivre».