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Alger: Enfin la pluie !

par Tahar Mansour

C'est un grand ouf de soulagement qui a été poussé par tous les Algériens quand ils ont vu, dès la matinée de jeudi, de gros nuages noirs s'amonceler au-dessus de la mer et se diriger vers eux.

Aux environs de 9h du matin, le ciel a grondé et de grosses gouttes ont commencé à tomber sur Alger avant de se diriger vers l'ouest, le sud et l'est de la capitale. L'eau s'est mise alors à envahir les rues et les ruelles, charriant tous les détritus qu'elle trouvait mais ce qu'elle a emmené le plus, c'est le désespoir et le spectre d'une sécheresse qui a affecté tout le monde. Quand, avant-hier vendredi, la météo annonçait la poursuite des averses sur tout le centre et l'est du pays, l'espoir renaissait dans le cœur des Algériens, agriculteurs ou simples citoyens. Même si des désagréments ont été ressentis durement par les habitants de certains quartiers à cause des eaux de ruissellement qui envahissaient les rues faute d'avaloirs et de travaux de curage, malgré aussi la boue que nous retrouvons partout, malgré les pieds gelés et mouillés, malgré le froid intense qui accompagne ces pluies de fin d'automne, le spectacle était grandiose et chacun avait à la bouche et au cœur les mêmes mots: «El Hamdou Li Allah».

Il faut dire aussi que tout le monde a souffert cette année du retard des pluies car, contrairement aux années précédentes, l'eau s'est faite très rare dans les robinets, peut-être pas vraiment à cause du manque de précipitation comme voulaient le faire croire certains responsables, mais plutôt à cause d'une mauvaise gestion caractérisée. Avec cette pluie bénéfique et la neige qui va peut-être tomber durant les jours à venir si le mercure continue de baisser, personne ne pourra dire que la nappe phréatique a baissé et que des restrictions s'imposent. Ce sont des paroles que nous avons entendues auprès de nombreux citoyens qui en avaient ras-le-bol des robinets secs et du diktat des vendeurs d'eau qui se sont érigés en véritables barons, fixant les prix à leur convenance et faisant -sans jeu de mots- la pluie et le beau temps. La chaleur que nous avons connue durant les mois de septembre et d'octobre est vite oubliée, les manteaux, les bottes, les habits chauds et les parapluies ont vite fait leur apparition, comme s'ils s'étaient apprêtés pour ce grand jour. Nous avons vu aussi des gens qui marchaient sous la pluie, sans se soucier d'être mouillés ou de tomber malades : «C'est une eau purificatrice», disaient-ils.