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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (Suite et fin)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Samedi 21 octobre 2017 :

- On peut tout critiquer dans le système socio-politique américain -et oublier bien de ses travers- sauf douter de la force de l'unité «étatsunienne» face aux problèmes cruciaux (internes ou externes) du pays. Ainsi, on a vu, ce samedi, cinq anciens présidents (heureusement que Trump n'avait pas été invité...ou, alors, a-t-il été convié et n'a pas répondu à l'invitation), trois démocrates avec Barack Obama, J. Carter et B. Clinton et avec deux républicains, les Bush, père et fils (H.W et G.W) monter sur la scène d'un concert au Texas...Ils ont chanté ensemble l'hymne national avant de s'asseoir au premier rang pour écouter le concert...intitulé : «Du fond du coeur : l'appel d'une Amérique unie». Somme récoltée : plus de 30 millions de dollars auprès de 80.000 donateurs...argent destiné aux victimes des ouragans ayant ravagé le sud du pays et les Caraibes. Par le peuple et...a.v.e.c le peuple ! Qui dit mieux en matière de gouvernance ?

Dimanche 22 octobre 2017 :

- Les éditeurs de 16 médias électroniques algériens se sont réunis ce dimanche 22 octobre 2018. Dans un communiqué, ils annoncent la prochaine constitution d'une association algérienne professionnelle des médias électroniques. Une très bonne initiative d'autant que l'association pourra défendre les intérêts d'éditeurs lors de l'élaboration du texte réglementant leurs activités, prévu par la loi. Il faut cependant ne pas aller trop vite en besogne et faire le tri entre la défense légitime d'activités journalistiques totalement nationales (c'est-à-dire avec un siège social et des moyens se trouvant en Algérie et avec des personnels déclarés c'est-à-dire, entre autres, des journalistes professionnels avec des droits et devoirs régis par les textes nationaux) et dans la défense générale, elle aussi légitime, des principes liés à la libre circulation des idées et de l'information et au libre exercice de la profession. Et, surtout, ne pas voir de la censure là où il y a seulement de la préférence nationale...et territoriale...les «offshores» (encore nombreux...et ceci est noté dans le domaine audio-visuel) n'étant pas (et ne devant pas être) traités de la même manière. Le problème va se poser très prochainement avec acuité pour les chaînes de télévision qui ne seront pas agréées par l'ARAV (au départ, plus d'une quarantaine) et qui ne pourront même pas avoir, peut-être, des bureaux accrédités à Alger. Hélas, une «anarchie» médiatique difficile à combattre tant le (s) «pouvoir(s)» a (ont) laissé traîner en longueur les choses...jusqu'au pourissement.

Mardi 24 octobre 2017 :

- Ouf ! Il était temps. Mais, il a fallu bien des dégâts causés aussi bien au pays, à ses gouvernants et surtout...à l'Islam avant que le réveil n'intervienne. Encore a-t-il fallu un jeune homme de 32 ans, (et/ou, peut-être, la «menace» iranienne ou, encore, un «agenda» imposé) le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (pas encore roi, ce qui fait que tout est encore fragile) pour aller («retourner», précise-t-il, car, selon lui, la «modération avait été abandonnée en 1979 avec la montée en puissance de courants religieux extrêmistes») pour initier une véritable révolution cultuelle et culturelle. N'a-t-il pas déjà inspiré la décision, en septembre, de lever l'interdiction qui était faite aux femmes de conduire ?...et, bientôt, elles pourront se rendre dans les stades.

Tout de même, la crise économique et financière, due à la baisse de la rente pétrolière, a du bon...quelque part !

- Disparition d'un titre culte -d'abord hebdomadaire puis mensuel, édité à Paris- de la presse internationale tiers-mondiste, «Afrique Asie», fondé en 1969 par un grand journaliste, très proche de l'Algérie combattante puis indépendante, Simon Malley (décédé en septembre 2006) et son épouse. Un journal qui a vu des noms lumineux y travailler, dont Ahmed Baba Miské (ancien ministre mauritanien) et Aquino de Bragança (de la Guinée-Bissau). Ce dernier résidait et enseignait le journalisme à Alger. Le bureau d'Alger du journal, avenue Pasteur, parmi les plus actifs (car le marché algérien était alors très porteur en lecteurs et la concurrence entre journaux importés comme Jeune Afrique, Le Monde, Le Monde diplomatique, France-Soir, Le Figaro, l'Express, Le Nouvel Observateur... était rude...et la vie politique, bien que sévèrement «balisée», était porteuse de beaucoup d'espoirs), était alors dirigé par (feu) Belkacem Sobhi, un autre grand de la presse nationale, secondé alors par Mohand-Arezki Himeur. Mes premières «piges» !

Mercredi 25 octobre 2017 :

- Phrase du jour : «On a remarqué qu'il y avait des vents de fascisme qui soufflaient un peu partout. Je ne peux pas viser ceci ou cela. En tout cas, on le ressentait. Donc, où était le bénéfice (du boycott) ? Surtout d'avoir un Etat, même s'il n'est pas bon par certains côtés, il y a moyen de sauver les meubles. Lorsqu'il y a des gens qui l'aiment, le pratiquent, le magnifient...» (Idir, chanteur. Entretien, in El Watan, p 10)

Vendredi 27 octobre 2017:

- Le retour d'Idir, le chanteur emblématique et autre grand maître de la chanson kabyle, en Algérie, et surtout son passage sur Ennahar Tv (bien connue pour être opposée au mouvement autonomiste kabyle et à son «chef») a créé un véritable séisme dans le «Mak», peut-on constater dans les médias proches de ce mouvement qui publient des lettres ouvertes visant Idir et critiquant son passage sur la chaîne de télé satellitaire.

On lui reproche de n'avoir pas respecté la mémoire de Maatoub (sic !) et de Ait Ahmed (re- sic !). On décrypte ses dernières interviews accordées, tour à tour, à «El Watan» du 02 mai 2017, au «Soir d'Algérie» du 24 oct. 2017 et, à «El Watan» du 25 oct. 2017. Bref, on reproche à Idir son amour du pays et ses observations.

Samedi 28 octobre 2017 :

- Déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de célébration du 55ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale sur la télévision et la radio nationales le 28 octobre 1962 :

L'arrêté relatif à l'appel à candidature pour l'octroi d'autorisations de création de chaines de télévisions thématiques sera «réétudié avec les acteurs concernés» pour qu'il réponde aux «exigences» du développement du paysage médiatique audiovisuel algérien.

L'arrêté en question portant lancement de l'appel à candidature pour l'octroi d'autorisations de création de services de diffusion télévisuelle thématique a déjà été publié au Journal officiel.

Il a été lancé pour l'attribution de 7 autorisations pour la création de 7 services de diffusion télévisuelle, aux thématiques liées aux actualités politiques, économiques, sociales (programmes composés d'informations, reportages, analyses et commentaires, débats et conférences), culture, jeunesse, art culinaire, découvertes, séries et divertissements, sports.

Le ministre a expliqué que l'arrêté, «tel qu'il a été émis, ne répond pas aux ambitions et aux avancées déjà accomplies par les médias audiovisuels algériens», ajoutant que «nous sommes une même famille, nous sommes à l'écoute de leurs responsables. Nous avons pris en considération leurs avis (les responsables), et nous allons réétudier ce dossier pour qu'il soit en phase avec le progrès fulgurant dans domaine audiovisuel et des technologies».

En réponse aux sollicitations et aux remarques de la grande famille de l'audiovisuel algérien, l'arrêté d'appel à candidature sera donc revu. Tout cela veut tout simplement dire qu'à certains niveaux des décisions techniques, il y en a qui ont confondu vitesse et précipitation...ne tenant pas compte de situations générées par des entêtements techno-bureaucratiques. On a oublié ou ignoré ou dédaigné la cinquantaine de chaînes existantes dont une quinzaine désormais assez «puissantes», d'autant qu'elles appartiennent à des hommes d'affaires ou des affairistes bien établis auprès du public et auprès...des Autorités. Ce qui oblige les décideurs à des «ré-études» décrédibilisantes. Il est vrai que le texte de base (loi relative à l'audiovisuel) est lui-même assez «tordu» car il avait été fait alors pour contenter des calculs bassement politiciens ou de carrière.

Dimanche 29 octobre 2017 :

- Edition par l'Unesco d'un manuel de 115 pages destiné aux journalistes : «Les médias face au terrorisme» et rédigé par J-Paul Marthoz. But : rappeler aux médias et aux journalistes -qui sont en première ligne lors d'attentats ciblant les populations civiles- les constats, les interrogations et les défis. Il se fonde sur des principes essentiels et universels : la recherche de la vérité, l'indépendance, le sens de la responsabilité, en les inscrivant dans le contexte complexe d'un monde pluriel et interconnecté. Bref, informer le plus complètement possible sans verser dans l'emballement et le sensationnalisme. Son ambition est d'aider les médias à placer le curseur entre la liberté et la responsabilité d'informer, entre le droit de savoir et le devoir de protéger, dans le respect des normes et valeurs fondamentales du journalisme. Consultaion libre : www.unesco.org/open-access/

- Institut français d'Alger. Test de connaissance du français pour l'obtention, par la suite, d'un visa d'études au sein des Universités françaises ou suivre des formations en France. Des centaines d'étudiants (un millier ?)...et on dit que beaucoup d'entre-eux -venus de plusieurs régions du pays- ont passé la nuit devant les locaux pour pouvoir passer en premier. Une cohue indescriptible qui a forcé les gestionnaires à fermer les portes et à revoir le dispositif, avec un calendrier étalé et par ordre alphabétique. «L'Algérie est un paradis dont les rêves sont ailleurs» disait Khadra Yasmina (© «Conférence à El Mallah/ex-Rio Salado», samedi 9 janvier 2016). En tout cas, une «harga» ( dans le cadre hexagonal de «l'émigration choisie») qui ne dit pas son nom ! Mais, certainement pas des «harkis» comme le clament des nationalistes sourcilleux ou des politiciens mal inspirés, tous mal, avec un âge qui n'aide pas les méninges, incapables d'analyser le pourquoi des problèmes.

Mardi 31 octobre 2017 :

- Un autre mal inspiré, c'est bien ce Président d'association qui, abordant la question de la lutte contre la drogue et contre son introduction dans le pays s'en prend au Maroc... qualifié d'«agresseur chimique»...«plus grave encore qu'une «agression armée» et proposant même «qu'il soit pouruivi devant les Nations unies». Pas moins ! Il est vrai que l'Algérie est devenu un «pays de transit» pour le cannabis produit par le voisin (qui n'est pas prêt à limiter sa production car elle lui permet d'avoir des resources financières appréciables et, surtout, de «stabiliser» sa population), et du même coup, le pays est devenu un «pays de consommation». Il est vrai que la fermeture des frontières, leur contrôle plus serré et la lutte contre les personnes impliquées a entraîné une nette diminution du fléau. Reste encore un contrôle encore bien plus serré aux frontières sud...tout en se posant la question : Qui, chez nous, soutient et/ou aide à l'«importation» ou au «passage» de la drogue ? La réponse trouvé, on pourra, alors, reparler des Nations unies.

- Il a eu des démêlés avec un Premier ministre lors d'une finale en Coupe d'Algérie et il avait écopé d'une supension assez longue. Il a insulté et giflé un policier en service et il a écopé, le 22 mars 2017, d'une année de prison ferme. Il a agressé l'ex-gardien de but de l'ES Sétif et il a écopé le 23 octobre 2017 (c'est tout frais) de six mois de prison ferme. Bien sûr, grâce à l'appel, les affaires ne sont pas encore définitivement jugées mais...pour moins que ça, d'autres n'ont pas été jugés dignes de représenter leur pays en équipe nationale (exemple le plus simple, celui de Benzema en France). Et, pourtant, le re-voilà rappelé par le nouvel entraîneur national de football comme gardien de but et tête de liste, svp ! Bien sûr, il a (pas toujours !) du talent...mais, sûrement, les nerfs en bataille continuelle. En sports, où l'exemplarité est nécessaire, surtout vis-à-vis des jeunes nombreux comme supporteurs -dont une bonne partie est déjà «accro» à la violence-...une telle tolérance est -telle acceptable (au regard de la morale et, pourquoi pas, de la loi) et, surtout, productive ? Encore un autre effet de la stratégie de la «réconciliation» tous azimuts ! On verra la suite, en l'espérant belle...pour Madjer.