«Mon souhait
c'est de faire venir davantage d'entreprises françaises en Algérie», a déclaré
le consul général de France à Annaba, Patrick Poinsot, non sans souligner que
cela constitue un axe de sa mission diplomatique, lors d'une rencontre
professionnelle jeudi dernier avec des membres du bureau de wilaya de
Constantine de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Dans ce contexte,
le consul général, qui était accompagné du directeur de l'Institut français de
Constantine, Arnaud Noblet, fraîchement installé à
son poste (2 mois), a relevé que la démarche doit être pragmatique,
c'est-à-dire faire venir les hommes d'affaires français ici en Algérie pour
qu'ils puissent se rendre compte d'eux-mêmes de la situation sécuritaire et du
climat des affaires. C'est le vœu également de la CAP qui, à travers le
président du bureau de wilaya de Constantine, E. Merniz,
a lancé une invitation à transmettre aux hommes d'affaires français, tous
secteurs confondus, pour venir à Constantine et rencontrer les opérateurs
locaux afin de sonder ensemble les nombreuses opportunités de partenariat. Le
consul général a pris note de cette invitation et a ajouté dans ce sillage que
Constantine est jumelée avec la ville de Grenoble et c'est dans ce cadre qu'on
devrait inclure ces échanges professionnels et économiques. «On essaie de
relancer ce jumelage qui avance au ralenti ces dernières années, notamment avec
la programmation d'un voyage du maire de Grenoble au début l'année 2018»,
dira-t-il. Ajoutant que lors d'une rencontre avec l'ordre des architectes, lors
de ce séjour du consul général à Constantine, ces derniers ont émis le vœu
d'inclure le volet architecture dans ces échanges entre Constantine et
Grenoble, et cela est très intéressant sur le plan de la réhabilitation du
vieux bâti auquel s'intéresserait des entreprises françaises qui ont à faire
valoir leurs expériences dans ce domaine. En tout cas, il a été convenu par les
deux parties que le jumelage entre Constantine et Grenoble doit concerner les
hommes d'affaires des deux régions, qui étaient jusque-là tenus à l'écart des
échanges, timides, entre les deux villes. «Nous croyons que le monde des
affaires peut apporter beaucoup à la ville de Constantine et nous espérons que
cette relance du jumelage avec la ville de Grenoble va inclure le volet
économie qui sera certainement le moteur d'un nouveau départ de ce jumelage»,
relève pour sa part M. E. Merniz. De son côté, le
directeur de l'Institut français a reconnu que les relations entre l'Institut
et le monde des affaires sont à développer, notamment en matière de formation
linguistique dans des domaines professionnels précis. «L'institut est prêt à
lancer des formations spécifiques sur sites des entreprises pour encadrer les
employés qui utilisent la langue française dans leur travail», indique-t-il
dans ce sens. Le tourisme n'a pas été en reste dans les discussions entre les
deux parties, notamment sur le plan du développement de la formation des
professionnels du secteur et le renforcement des échanges touristiques entre
les deux pays. «Le tourisme est un volet qui a de nombreuses ramifications, car
il développe un écosystème économique, à l'exemple du vieux bâti fait partie du
tourisme et autres secteur qui, par ricochet, se développent et prospèrent,
comme le commerce, la restauration et l'hébergement», indique dans ce contexte
le consul général. «Si on arrive à développer la commercialisation de circuits
touristiques thématiques de part et d'autre de la Méditerranée, cela sera une
chose très intéressante, c'est le grand espoir pour le développement du
tourisme que des circuits touristiques en Algérie, comme l'Algérie romaine et
Saint Augustin, pour l'exemple, qui ciblent une clientèle particulière,
puissent être commercialisés à l'étranger, mais il faut que les visas soient
délivrés aux touristes», laissera-t-il entendre. Et, inévitablement, la
question des visas a été soulevée dans le débat. Le consul général rappellera
les efforts consentis dans ce sens, avec 600.000 dossiers étudiés et 400.000
visas attribués en 2016, quant aux facilitations à accorder aux touristes qui
se déplaceraient dans un cadre organisé avec des agences de voyages, le
diplomate restera dans le vague, «on verra», dira-t-il. Selon le diplomate, il
y a ce problème de délai assez long pour l'obtention du rendez-vous, qui
n'existe que pour les demandeurs qui n'ont jamais obtenu de visa, ou qui ont
obtenu un visa depuis trois ans et plus. «Il faut relativiser, donner une image
exacte à ce sujet, les demandeurs de visa peuvent obtenir un rendez-vous dans
un délai autour de 15 jours pour ceux qui ont obtenu un visa ces trois
dernières années, d'autres peuvent avoir un rendez-vous en 24 heures, quand
l'urgence est signalée. On avance le rendez-vous de visa pour tous les
citoyens, pas seulement dans un cadre organisé, chaque fois que c'est
nécessaire, quand il y a urgence avec des documents qui le prouvent. Pas moins
de 150 rendez-vous de visa sont avancés chaque semaine dans le contexte de
l'urgence», précise-t-il. Un centre de traitement des demandes de visas à
Constantine ? Le consul général dira à ce propos qu'«on y pense», d'autant que
«la demande arrive à 50% de la région de Constantine, Batna, Sétif et les
wilayas limitrophes», ajoutera-t-il.