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Le commerce informel est répandu à
travers la ville mais c'est au niveau de la cité Daksi
Abdesselem où il prend ses dimensions les plus
démesurées. La cité Daksi est la place forte du
commerce informel en tous genres. « C'est un bazar anarchique à ciel ouvert »,
font constater les habitants de ce quartier, ainsi que les commerçants
réguliers en activité sur les lieux. Deux catégories qui souffrent énormément
de ce phénomène qui semble s'incruster dans le décor de la cité. « Nous avons
sollicité toutes les autorités compétentes pour nous débarrasser de ce commerce
informel qui défigure la cité, mais en vain, à croire que tout le monde a
quelque chose à protéger dans ce tissu commercial anarchique », s'indignent des
habitants qui ont pris attache avec notre rédaction. Tout autant, les
commerçants ne trouvent pas de mots assez forts pour exprimer leur détresse et
leur souffrance face à ce phénomène du commerce informel « qui leur mène la vie
dure », disent-ils. « Nos commerces sont à l'asphyxie à cause de ces marchands
qui s'installent impunément sur la voie publique et obstruent les passages vers
nos magasins », dénonce-t-on. « La cité Daksi est
prise en otage par le commerce informel », fait-on constater. Il y a quelques
jours, un commerçant a été violemment agressé au couteau lorsqu'il s'est opposé
à un marchand informel, lequel voulait s'installer devant sa porte. « Le
médecin légiste lui a accordé 72 jours d'incapacité de travail, c'est dire
qu'il a frôlé la mort, et l'agresseur qui s'est volatilisé dans la nature n'a
pas encore été arrêté », affirment nos interlocuteurs. « Ils activent dans
l'illégalité et ils sont devenus maîtres des lieux », soupire un commerçant qui
fait une proposition ironique aux autorités « d'éradiquer ce commerce informel
ou trouver une solution aux commerçants, en les délocalisant de cet endroit
infernal ». Car, apprend-t-on, les commerçants informels ne se contentent plus
de tables pliables pour installer leur marchandise, aujourd'hui ils
construisent des baraques qui défigurent l'environnement et qui laissent croire
qu'ils s'implantent là dans la durée. « Ils semblent tellement sûrs que
personne ne viendrait leur interdire de squatter l'espace public », affirment
les commerçants réguliers, qui précisent qu'ils ont pourtant alerté tout le
monde au sujet de ce phénomène, commune, wilaya et services de sécurité. Et
dire que toute cela se passe à une centaine de mètres du siège de la wilaya, se
désolent nos interlocuteurs. « Les autorités sont-elles à ce point aveugles de
ne pas voir ce qui se passe sous leurs fenêtres, de ne pas entendre le grand brouhaha
dégagé de bazar à ciel ouvert ? », s'interroge-t-on.
Commerçants et habitants parlent d'«un enfer » qui finira un jour ou l'autre par brûler toute la ville de Constantine. Le commerce informel prend prise là où il trouve l'espace opportun et l'absence de contrôle de l'activité commerciale, d'où sa tendance à la propension partout dans les centres urbains. « Les commerçants réguliers sont harcelés par les contrôleurs du commerce et le fisc, alors que ceux qui activent dans l'informel, personne ne les dérange, c'est inconcevable ! », relèvent nos interlocuteurs. |