Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le wali appelle au «pragmatisme» à propos des équipements d'accompagnement: 2.600 logements AADL et LPP seront livrés avant la fin d'année

par Houari Saaïdia

  «Des chiffres rassurants». C'est le commentaire-résumé fait hier par le wali, à l'issue de sa visite ayant ciblé les chantiers LPP et AADL. Invité par la presse à apprécier la situation dans ces deux segments du logement public, juste après s'être enquis de l'état des lieux, le chef de wilaya s'est dit satisfait. Bien sûr, sous le chapiteau faisant office de point de présentation, il relativisait, se fixait sur les failles et s'auto-interdisait en tout état de cause les mots qui caressent.

Que retenir de la sortie effectuée hier par le chef de l'exécutif local ? D'abord et surtout ces deux chiffres-clé, au sens propre comme au figuré : 1.096 plus 1.500 logements dont les clés seront remises avant la fin d'année, au niveau du site LPP de Hayat Regency et du site AADL de Aïn El-Beïda respectivement. C'est ce bon paquet d'unités livrable à brève échéance -au total près de 2.600 unités si l'on fait l'addition- qui constitue le motif principal de la satisfaction exprimée par wali. A très juste titre d'ailleurs. Mais ce n'est pas seulement ce quota ponctuel pris isolément. Il serait réducteur, et donc trompeur, que de voir et d'évaluer l'évolution de ces deux programmes d'habitat sous l'angle étroit du calendrier de livraisons à très court terme. Ce n'est qu'un des paramètres d'une formule générale d'appréciation bien complexe. Or, les autres indicateurs, les indices macro notamment, sont aussi au vert. Globalement, pour être précis. Aussi bien pour le LPP que pour l'AADL. Pour le premier type, dont le noyau dur (du programme global LPP de la wilaya d'Oran portant sur 13.000 unités) consiste en un programme de 4.100 logements a été supervisé hier, il ne restera à livrer au-delà du 31 décembre 2017 que 488 unités, soit 11% du programme. En effet, pour le site de 2.000 unités dont la réalisation est à la charge du groupement turc Atlas-Dek In San, le chantier sera mené à bout dès la livraison du dernier lot de 474 logements avant fin 2017, selon l'engagement ferme du maître d'ouvrage, le promoteur public l'ENPI. Pour sa part, l'intervenant dans le même pôle LPP de Hayat Regency, sur le site portant sur 2.100 logements situé de l'autre côté du boulevard principal longeant ce grand ensemble urbain en devenir, l'entreprise chinoise CRCEG en l'occurrence, est légèrement en retard et accusera forcément un petit glissement de délai pour la remise de clés de « sa » cité. Ayant déjà livré un gros lot de 1.540 unités durant le premier semestre 2017, et devant livrer un autre paquet, beaucoup moins épais avant le 31 décembre prochain, les Chinois auront 488 logements à achever durant l'année 2018.

LPP ET AADL 2 : TOUS LES INDICATEURS AU VERT? OU PRESQUE

Au deuxième point du circuit de visite, les chantiers AADL implantés au nouveau pôle urbain d'Oran-ouest, à califourchon entre Aïn El-Beïda et Misserghine, la situation était tout aussi positive, à la lecture du tableau de bord et selon le commentaire-analyse de Mouloud Cherifi lui-même. En résumé, on retiendra l'essentiel -en termes d'impact imminent-, à savoir que 1.500 logements (deux îlots de 1.000 et 500 unités) seront livrés avant la fin d'année. Ce qui est plus rassurant, c'est qu'en tout et pour tout, ce sont 25.000 logements qui sont en cours de réalisation, sur un total de 28.000 logements, tandis que le reste, 3.000 logements, il sera mis en route courant l'année prochaine. Comme déjà promis par le wali lors de la dernière réunion avec les différents acteurs intervenant dans le processus et consacrée à l'examen du dossier logement sous ses différentes formules (location-vente, promotionnel public, promotionnel aidé, le socio-participatif?), l'objectif annoncé alors a été atteint, dans la mesure où sur le programme total LPP, qui comporte près de 33.000 logements, 25.000, soit les 4/5ème du programme, sont mis en chantier dans l'intervalle, ce qui met à l'aise les pouvoirs publics locaux quant à la satisfaction de leur engagement pour la prise en charge de l'ensemble des souscripteurs AADL version 2. Et ce, étant donné que le programme AADL 1, qui portait sur 1.800 logements, est entièrement livré et les clés remises à leurs bénéficiaires, suite à quoi les responsables locaux de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement avaient pu passer à la version 2 du programme dès avril dernier.

EQUIPEMENTS PUBLICS : MANQUE DE PRAGMATISME OU PANNE D'INTELLIGENCE ?

Lors d'un point de presse, et en réponse à une question du « Quotidien d'Oran » qui est revenu sur le point lié aux contraintes relevées par rapport à la nature juridique du foncier, en premier lieu, qui ont mis à mal -pour ainsi dire- la concrétisation des projets d'équipements publics sur le pôle LPP de Hayat Regency, le wali a indiqué, en substance, que par son recadrage et ses directives à l'égard des responsables du projet, il visait à les ramener à adopter une démarche pragmatique vis-à-vis cet état de fait. « Au lieu de perdre du temps à attendre que la situation soit réglée (Ndlr : procédure de distraction de parcelle de terrain relevant d'une terre agricole sur fond d'une action d'opposition d'exploitants : c'est le cas pour le projet d»un des deux groupes scolaires projetés sur le site, ou action d'évacuation d'indus-occupants se trouvant sur les lieux : c'est le cas d'un collège de base 6) et de courir ainsi le risque d'hypothéquer tel ou tel projet d'équipement public, il aurait été plus judicieux pour les responsables concernés d'implanter les infrastructures déjà inscrites là où il n'existe aucune contrainte (en opérant une simple petite transplantation du projet sur le plan du site). L'idée-force, le principe même, c'est de ne sacrifier aucun équipement public, ce qui est faisable par un simple petit repositionnement tactique de pièces sur l'échiquier. Au fond, c'est donc ni moins ni plus une question de démarche pragmatique », a soutenu le wali.