Le cirque Amar fait son retour
au bonheur des petits et grands. Le chapiteau des gens du spectacle se voit de
loin, érigé au beau milieu d'un site au centre-ville. Déjà, des badauds
commencent à tourner tout autour. L'autre cirque est électoral (il y a du
spectacle là également), car dans l'arène des meetings électoraux, on jongle
avec les mots et on esquisse les coups bas et les diatribes et fléchettes, avec
des orateurs à bout de nerfs lorsqu'il s'agit de haranguer l'assistance. Devant
des gradins parsemés, à défaut d'un programme précis, on fait dans la
surenchère électoraliste, à travers des promesses aux contours confus, afin de
grossir un tant soit peu l'auditoire. Pendant ce temps-là, d'autres préfèrent
virer du côté de Ammi Youcef, pour déguster un bol de pois chiches bien épicés,
un petit déjeuner rituel chez certains. Le vendeur de beignets ne chôme pas lui
aussi, on commande sa « f'tira » et on attend son
tour. Le cirque, le vrai, continue d'attirer des curieux, en ouvrant ses portes
devant les gens, dont beaucoup d'enfants souvent accompagnés de leurs parents.
Et ce, malgré la cherté du ticket (900 DA-1900 DA). « Pas du tout découragés,
tant que c'est une fois tous les quatre ans et plus », nous déclarent des
citoyens rencontrés sur place. « Et puis, c'est pour faire plaisir à mes
enfants », nous dira l'un d'eux.
La campagne électorale conclut
sa première semaine sans éclat, elle fait du surplace, pas de quoi emballer un
citoyen, tant que celui-ci a d'autres chats à fouetter. Ammi Youcef sert ses
pois chiches, sur un fond musical oriental, c'est l'habitude, Oum Kaltoum de sa voix envoûtante enchante les présents,
nostalgiques d'une certaine époque où tout était agréable. La cité plonge dans
sa somnolence dès que les rayons du soleil se cachent derrière les monts
environnants, en pensant déjà au lendemain qui sera une même rengaine.