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Blida: Une campagne insipide

par Tahar Mansour

Lancée depuis pratiquement une semaine, la campagne électorale peine à démarrer et, en certains lieux, elle est quasiment inexistante. Les panneaux devant contenir les affiches des listes en lice sont désespérément vides, hormis deux ou trois vite déchirées par des énergumènes qui n'ont rien d'autre à faire. Le nombre de permanences ouvertes à travers les différents quartiers des villes est bien moindre par rapport aux élections précédentes et les citoyens, blasés par une gestion anachronique des communes, sont peu attirés par les quelques rencontres organisées çà et là. Des militants se retrouvent en fin de journée dans les permanences et essaient d'amener leurs connaissances à voter pour leur parti, mais le peu d'enthousiasme des gens rend les contacts plutôt difficiles. Certains refusent carrément de prendre le flyer que les militants leur remettent et marmonnent des mots incompréhensibles, l'air courroucé avant de s'en aller et, souvent, nous remarquons ceux qui changent de trottoir pour éviter d'être abordés par ceux qu'ils qualifient souvent d'opportunistes. Des candidats avaient déjà entamé leur campagne bien avant le lancement officiel et nous en avons rencontré qui faisaient le porte-à-porte auprès de leurs connaissances et de leurs parents pour les inciter à voter pour eux, leur faisant des promesses qu'ils savent eux-mêmes ne pas pouvoir tenir. Ceux qui ont déjà fait partie des assemblées précédentes essaient de rappeler les projets qu'ils ont réalisés au bénéfice de la commune pour s'attirer les faveurs des électeurs mais ils sont souvent rabroués. Il faut dire que la plupart des citoyens se disent échaudés par les gestions précédentes et préfèreraient de loin de nouvelles têtes. Quant aux quelques meetings tenus, ils n'ont attiré qu'une foule clairsemée composée essentiellement de badauds ou de personnes voulant s'attirer les faveurs d'un éventuel élu. Des jeunes, en quête d'un petit travail bien rémunéré, acceptent aussi d'assister à ces meetings ou à distribuer des flyers pour des listes en course pour l'élection. Mais, dans la plupart des cas, les citoyens reprochent à l'élite et à ceux qui sont connus pour leur probité de ne pas se porter candidats et ces derniers de répondre : « Nous ne pouvons et ne voulons pas perdre nos valeurs avec les prédateurs qui tentent, par tous les moyens, y compris en déboursant de très grosses sommes, d'être élus pour des raisons pour le moins inavouables ». Il faudrait peut-être attendre les derniers jours pour voir un peu les choses bouger.