Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Skikda: Arrêt intempestif de la raffinerie

par A. Boudrouma

  Véritable douche froide ! La raffinerie de Skikda s'est arrêtée brutalement, mardi à 17h07, prenant de court l'ensemble des travailleurs. Les techniciens de la salle ?'consol control room'' (CCR) ont vu les écrans de contrôle de toute la raffinerie s'éteindre subitement, provoquant une situation de panique au sein des techniciens présents confrontés à une situation inédite, car ils venaient de perdre tout contrôle sur les équipements. Il a fallu attendre 20 longues minutes au bout desquelles l'affichage a pu être rétabli mais il était trop tard car les unités avaient été stoppées par précaution manuellement, au prix d'une véritable course contre la montre. C'est même grâce à certains techniciens chevronnés de la production que la situation a pu être maîtrisée. Hier, on avait commencé l'opération de chauffage précédent un éventuel redémarrage et on avance déjà l'hypothèse, non encore confirmée, d'un disjoncteur au niveau de la sous-station 1 qui s'est déclenché. A noter que la raffinerie a subi un arrêt technique au mois d'avril 2017 pour permettre de procéder à certains travaux de maintenance et de mise au point des installations mais depuis, elle n'arrête pas de donner du fil à retordre avec les fréquentes pannes qui surgissent. Actuellement, l'unité 100, considérée comme le poumon de la raffinerie produisant du GPL, du pentane, de l'essence normale, du toluène et du xylène, destinés en partie à l'exportation, qui a fait l'objet pourtant de nombreuses interventions, se retrouve toujours à l'arrêt. On avance avec insistance que tous les travaux réalisés sont en train d'être refaits après l'échec d'un premier redémarrage, mais cette fois-ci, on affiche un certain optimisme quant au succès du prochain redémarrage. Le complexe de raffinage de Skikda, qui a fait l'objet d'une opération de réhabilitation, de modernisation des installations et d'une extension de ses capacités par la firme sud-coréenne Samsung, dans le cadre d'un important marché, ne semble pas au bout de ses peines, car à ce jour, les prévisions de départ n'ont jamais pu être concrétisées. C'est tout dire de l'importance du manque à produire et du préjudice financier qui en découle, particulièrement en ces temps de vaches maigres. D'ailleurs, le Premier ministre avait affirmé récemment que la facture des importations de carburants était très élevée, ce qui impose l'amélioration de la production nationale. «Les importations des carburants nous reviennent très cher et la dépréciation de la valeur du dinar rend la situation encore plus difficile. Il est donc nécessaire d'intensifier les efforts pour augmenter la production de carburants». Sur le terrain néanmoins, c'est une tout autre histoire...