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Le Premier ministre donne son feu vert: Le ciel algérien bientôt ouvert aux privés

par Moncef Wafi

Le Premier ministre a acté l'ouverture du transport aérien à l'investissement privé et l'annonce a été faite par son ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, qui a indiqué que les détails de la décision et des procédures de sa mise en application seront communiquées ultérieurement.

Si l'éventualité d'un open sky algérien était débattue et attendue depuis des années, Ouyahia vient de le concrétiser cédant ainsi à la pression des milieux d'affaires. Sinon comment expliquer cette précipitation alors même que l'ancien ministre des Transports, Boudjemaa Talaï, rappelait en février 2016 que l'open sky interviendra après la modernisation d'Air Algérie. Un dossier, dit-on, qui aurait valu, entre autres raisons, le poste de l'ancien P-dg de la compagnie aérienne nationale Bouderbala. En effet, il lui serait reproché la lenteur de cette réforme, lui qui avait annoncé, à peine quelques mois après sa nomination à la tête d'Air Algérie, un plan de modernisation d'Air Algérie avec pour objectif de hisser le niveau de service aux normes internationales et ouvrir à terme le marché aérien algérien. Son plan de restructuration consistait à fermer les agences commerciales qui ne sont pas rentables, en Algérie et à l'étranger, en vue d'augmenter la rentabilité. Le plan prévoyait aussi la réduction du réseau de vente direct au profit de la vente via Internet et par les agences agréées. S'agissant de l'organisation, il avait annoncé la création de cinq filiales : la société de catering, opérationnelle depuis 2015 ainsi que les créations d'«Air Algérie Cargo» pour le transport de marchandises et d'«Air Algérie Handling» pour l'embarquement et l'enregistrement des bagages. Une filiale était également prévue pour la maintenance des aéronefs alors qu'Air Algérie comptait se lancer pour la première fois dans l'activité low-cost à travers la création d'une filiale «Air Algérie services» spécialisée dans les vols charter, les vols privés, le taxi aérien et l'évacuation hospitalière. Cette modernisation, comme annoncé en amont par le ministre de tutelle, est la condition sine qua non pour l'ouverture du marché aérien algérien. Boudjemaa Talaï déclarait alors que «le jour où le pavillon national Air Algérie offrira à ses clients une qualité de service selon les normes internationales et comparable à celle des autres compagnies aériennes, ce jour-là, l'open sky ne dérangera personne». Pour lui, la modernisation de la compagnie aérienne nationale a pour but de la rendre compétitive face à la concurrence internationale. La décision de Ouyahia devra certainement susciter des réactions d'hostilité comme en 2015 lorsque la secrétaire générale du parti des Travailleurs avait tiré à boulets rouges sur le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, qui avait appelé à l'ouverture du ciel algérien aux privés. «De quel droit le président du FCE appelle à privatiser le transport aérien. De quel droit, il appelle à une aussi dangereuse mesure? C'est une provocation», avait-t-elle déclaré devant les représentants de la presse nationale.