Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Comment le paysan algérien est devenu une non-valeur ? (Suite et fin)

par Maiza Touhami

Progressivement l'organisme centralisant cette activité liée aux grandes cultures s'est plus préoccupé du gain sur l'importation que du développement réel et ainsi l'agriculteur a eu des semences de mauvaise qualité et souvent en retard. L'agriculteur privé a commencé le premier à souffrir de cette mise à l'écart par l'effet conjugué de facteurs divers:

- Prix d'acquisition des récoltes aligné sur les prix extérieurs subventionnés par les exportateurs.

- Nationalisation des deux sociétés qui vendaient le matériel et le rechange du matériel agricole en circulation et liquidation des stocks de pièces de rechange et des structures. D'un jour à l'autre, les difficultés ont commencé, les sociétés créées pour remplacer ces sociétés, qui étaient connectées à l'international, ont entraîné une réforme rapide du matériel existant qui a été remplacé par un matériel inadapté à la nature du sol. Pour ne citer que deux exemples: le tracteur à chenilles et les moissonneuses-batteuses type coteaux (adaptées à des terrains dénivelés) ont progressivement disparu du paysage obligeant le paysan à délaisser les terrains pentus ou à travailler pour favoriser l'érosion (le travail en courbe à niveau est difficile à réaliser avec un tracteur pneumatique). Blocus sur l'accès au matériel monopolisé et strictement encadré a eu raison de la bonne volonté des quelques rares paysans privés disposant de superficies rentables parce que gardées dans l'indivision familiale.

- Relèvement du prix des carburants à l'agriculture (disparition de la différentiation).

- Lancement de la production de tracteur pneumatique très faible au rendement, 4 fois inférieur au tracteur à chenilles même de puissance inférieure (un tracteur pneumatique est plus utile pour aller en ville que dans les champs). (Pour l'histoire, un tracteur similaire a été rejeté dès 1914 par les colons).

- Limitation de l'accès aux financements (la terre étant devenue une non-valeur, l'indivision qui a été utilisée pendant la Révolution pour empêcher les confiscations ne pouvait plus être rompue après l'indépendance par la mise en sommeil du notariat et d'autres facteurs qui faisait que la récolte suffisait à peine à couvrir les frais culturaux et l'agriculteur privé survivait grâce au crédit de campagne qui, aujourd'hui encore, permet de masquer cette situation anormale). Le cadastre fait par voie aérienne fait le pain des experts fonciers et la stérilisation de la terre vouée à l'abandon.

- Nationalisation de certains producteurs par l'application de la Révolution agraire. Souvent pour se venger, certains responsables sont allés jusqu'à élaborer des listes de nationalisation avec des familles qui avaient contribué de façon conséquente à la Révolution sur le plan matériel et humain. Certaines listes comportaient autant de membres de ces familles que de martyrs tombés au champ d'honneur, les superficies appartenant à des absentéistes étaient parfois inférieures à 5 hectares et ont été distraites de l'indivision familiale pour tomber dans l'abandon par défection des attributaires partis pour d'autres activités après s'être assuré un logement sur des terres squattés. Ces absentéistes institutionnels sont devenus de fait des indus occupants de terre (problème qui reste posé à ce jour).

- Aujourd'hui, les organismes avec un personnel pléthorique sont dans des locaux résiduels souvent vétustes et sans efficacité réelle. L'organisme public gérant les céréales loue chez des privés les infrastructures après l'arrêt de l'opération de renouvellement entreprise.

- Le système coopératif issu de la période avant 1962 s'est estompé progressivement et les parts dont étaient propriétaires les terres nationalisées à l'indépendance et mises en autogestion ont migré vers l'inconnu. C'est le dépeçage du système coopératif:

- les docks ont été rattachés à l'OAIC,

- la partie bancaire a été rattachée à la BADR après la BNA,

- la partie sociale a été amputée dès la promulgation des textes sur la sécurité sociale aux caisses créées en 1983. Les ouvriers de l'autogestion ont été poussés vers l'option pour un usufruit incertain contre renoncement aux droits sociaux acquis. Cette opération préconisée comme une voie de sortie du socialisme a été très mal organisée et a provoqué un morcellement sans soutien logistique, ce qui a été une véritable liquidation d'un patrimoine. L'Europe a proposé des dons, pour accompagner ces démantèlements, qui n'ont jamais été mobilisés. Les fonds seront débloqués plus de 15 ans après et seront absorbés par des intermédiaires de tout genre et détournés de leur objet.

- De ce fait, ne subsiste plus que l'assurance risques agricoles qui a subi une réelle dégradation. Les organes de réassurances gèrent difficilement ce risque à ciel ouvert et les primes imposées excessives ne sont acceptées qu'en accompagnement de financements publics. Après une mise en hibernation forcée, le concept de chambre d'agriculture a été remis à l'ordre du jour et un édifice construit par le haut a été instauré pour représenter les paysans (certains ont adhéré pour satisfaire seulement à une condition pour bénéficier d'un programme qui a bénéficié en fait aux fournisseurs des agriculteurs (à titre d'exemple: le prix du matériel agricole financé a été multiplié par 10, les vaches importées étaient de plus mauvaise qualité malgré le prix exagéré -génisses pleines qui n'avaient pas atteint la maturité à leur insémination). Cela a un effet double sur la production de lait et sur les sujets qui en seront issus.

Ce sera au plus des animaux de boucherie pour assurer un complément de revenu consacré à nourrir l'élevage et après un certain temps, les vaches se sont mangées et le paysan a compris que celui qui a dit «l'élevage réduit est l'ennemi de son propriétaire» s'est vérifié à ses dépens. Même si les dettes sont effacées, le temps perdu ne le sera jamais et l'amertume d'avoir été leurré ne sera jamais effacée de la mémoire.

- Après l'échec prévisible de la Révolution agraire et pour s'en convaincre, il fallait simplement lire ce qui a été écrit un siècle auparavant sur l'émergence des grandes compagnies en Algérie après l'échec de la colonisation de peuplement entreprise (en 1850, la Banque d'Algérie avait saisi près de 100.000 hectares d'affectataires défaillants qui avec une maison et 30 hectares n'ont pas pu honorer leurs dettes financières). Les effets de cet échec n'avaient été circonscrits que par cet acte de création des grandes compagnies et la subvention annuelle financée par l'ETAT, imposée par NAPOLEON III et que devait verser chaque année la BANQUE D'ALGERIE (en contrepartie du privilège d'émission), pour asseoir le système coopératif adapté au climat.

- Qui pouvait s'opposer au CHAR de la REVOLUTION, surtout qu'il était conduit par des Marsiens (ceux venus à la Révolution après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, non des espèces de la planète rouge mais c'est tout comme) et ne fait-on pas beaucoup de films ou l'on évoque ce phénomène des envahisseurs alors que nous y avons eu droit avant tout le monde sans nous en rendre compte. Il faut revoir cette haine envers le paysan et ces listes approuvées par ovations par des Assemblées de wilaya composé à 75% de commerçants et de citadins désireux de plaire. Pour rappel simple, la liste politique de la wilaya de SETIF a porté sur 1.497 hectares déclarés (elle se basait sur l'article 174 qui visait les gros propriétaires terriens, les superficies ne dépassaient pas les 40 hectares en sec). Pour se justifier, les autorités ont fixé une fourchette inférieure à celle décidé 140 ans avant et qui avait échoué sur des critères d'absentéisme des héritages de moins de 4 hectares ont été nationalisés (la réunion s'est tenu le 14 et 17/09/1973, ces dates sont à marquer d'une pierre blanche). Témoin de cet acte, ma peine était si grande que seule ma foi incrustée m'a laissé de marbre et après une mise sous protection des terres nationalisées pendant 20 ans, les plus chanceux n'ont récupéré qu'une terre meurtrie par ce long calvaire qui n'était pas nécessaire. CE VIOL se poursuit dans l'impunité (l'olivier millénaire et qui a survécu et se transmet par hérédité sera souvent enterré sous des ouvrages au nom de l'utilité publique).

Un jour, un responsable conscient a posé la question de savoir pourquoi la conduite de gaz avait traversé un verger alors qu'en face, il y avait un terrain nu, l'agent ayant répondu que le propriétaire avait été indemnisé (ce qui est un demi-mensonge). Le responsable a posé la simple question: qui a indemnisé l'Algérie ? La réponse n'est pas venue: le responsable a passé son chemin et le VIOL persiste car nous n'appliquons pas nos lois. En Algérie, toutes les dispositions importantes sont renvoyées à des dispositions ultérieures de l'appareil administratif et cela revient à dire pourquoi ne pas faire plus simple et laisser cet administratif faire à sa guise.

- Donc le seul paysan (colonisateur) qui était écouté avant l'indépendance a quitté le pays et les structures réelles pour faire entendre la voix du monde rural en Algérie a été confisqué par l'administration, les nombreux syndicats agricoles ont disparu en 1962. Les chambres d'agriculture ont été mises en sommeil au début et rappelées alors que les paysans privés et publics de la première génération ayant vécu dans l'autisme de l'ETAT aient orienté la seconde génération sur d'autres filières. La rupture a eu lieu il y a plus de quarante ans. Cet oracle m'a été fait par un expert américain qui avait visité un éminent expert en agriculture et un comité de gestion qui tout deux avaient en commun un élevage de vaches laitières qui tout deux ont orienté leurs enfants sur d'autres filières parce que la valeur de l'humain était devenue aussi nulle que la valeur de la terre (l'ouvrier du domaine recevait un salaire inférieur, 25 dinars/jour) alors que la ration de la vache était de 35 DA/jour), le privé, expert dans son métier essayait de maintenir son élevage malgré le milieu hostile sur à peine 13 hectares (reliquat de la propriété familiale de plusieurs milliers d'hectares nationalisées). Le spécialiste américain en élevage m'a affirmé avoir compris des choses avec ce monsieur alors qu'il se croyait spécialiste et donc à la pointe des connaissances. Cet expert a pris congé et m'a informé de son intention de ne pas continuer à collaborer sur ce projet et m'a affirmé que notre projet n'allait pas se concrétiser dans l'immédiat et que lui pensait à l'utilité de sa vie sur terre pour rendre compte dans l'au-delà de l'usage qu'il en fait. Ce projet revient 40 ans après mais notre ETAT a-t-il développé une culture pour en cueillir les fruits. J'ai lu dans la presse que le FCE et une organisation (Filaha innove) allaient se déplacer vers la CALIFORNIE pour voir mais pourront rapporter quelque chose ou être entendus. En 1965, l'ALGERIE avait envoyé des ingénieurs en formation sur le système coopératif américain; après 6 mois à leur retour, il n'y avait que l'ambassadeur américain qui les accueillis à l'aéroport d'Alger et tous se sont dissous dans la bureaucratie. L'ADMINISTRATION EST COMME LA MACHINE INFERNALE DE KAFKA (cet auteur l'a imaginé, nous l'avons appliqué).

- Le paysan d'aujourd'hui est en service minimum, il ne peut se permettre financièrement de faire les labours préparatoires pour emmagasiner le maximum d'eau, il n'a pas l'outil nécessaire pour labourer les terrains accidentés, sa terre est devenue une non-valeur par l'abandon d'un cadastre réel existant pour un cadastre nouveau fait par avion et qui, à ce jour, n'a pas atteint le stade de devenir un outil de connaissance au travers d'un registre foncier national retraçant les droits réels, les servitudes. Après l'échec de l'administration du CADASTRE par des équipes incompétentes sur le plan juridique, la mission se poursuit avec des experts fonciers déficients sur le même aspect. La justice se noie sous cette masse de litiges, d'indivisions, d'empiétements, d'expropriations illégales, d'abus multiples et de vides juridiques issus d'une simplification outrancière des lois. Nous avons toujours des vues aériennes et les experts fonciers se perdent car l'Algérie a été mise dans l'inconnu sur d'autres plans juridiques et ne cesse d'adopter des lois avec beaucoup de renvois à des textes d'application qui sortiront souvent en contradiction avec le but recherché par ces lois.

L'organisation des contre-pouvoirs prévus sera réduite à néant par l'ingéniosité des administratifs chargés de rédiger les textes d'application.

- Comment expliquer aujourd'hui l'intervention d'un organisme public sur un terrain labouré et semé sans se soucier de rechercher le propriétaire et donc de respecter la loi et les principes élémentaires de la morale sociale. Pourtant le pays est quadrillé de postes de gendarmerie mais qu'importe que la propriété soit violée ou que la récolte soit saccagée puisque l'importation est là pour combler le déficit. L'expert foncier, après une correspondance adressée à l'administration de tutelle de la société de réalisation, a oublié sa promesse de nous transmettre l'arrêté du wali territorialement compétent pour ouvrir l'enquête préalable, comme il a oublié de nous visiter, comme il a oublié son serment et la responsabilité qui découle d'avoir participé à une voie de fait et à l'établissement d'une servitude illégale.

La compétence est devenue un vague souvenir et l'impunité a développé l'ignorance car la propriété ne se limite pas au cadastre et fait l'objet d'une inscription auprès de la conservation foncière et le droit de propriété est garanti par la Constitution et l'on ne peut arguer de l'utilité publique sans en respecter les règles qui sont une indemnisation équitable établie par trois experts indépendants de l'administration.

Heureusement, grâce à la toile, nous pouvons consulter les procédures des autres pays dont nous comprenons la langue (la France notamment) mais nos experts ont leurs propres cultures (combien je vais gagner sur cette opération et quel langage tenir pour plaire). Pourquoi réviser une Constitution: l'Etat y adopte l'islam comme religion qui proscrit le mensonge, il garantit les droits des individus et la propriété privée, il garantit l'impartialité de l'Administration, il punit l'abus de pouvoir et pourtant que venons-nous de décrire.

- L'ETAT fait appel à des conseils venus de l'ETRANGER ayant un vécu en décalage avec notre réalité (notre situation est celle de l'Amérique des années 1920 et de l'Europe des années 1940). Des études faites sur l'Amérique et l'Europe dans les années 1930 ont établi de manière irréfutable les retards évidents de la situation agricole à l'époque (un organisme pour la promotion de l'exportation -OFALAC) avaient fait ces études élaborées Ce décalage fait que ces conseils sont souvent aussi utiles que ceux de Marie Antoinette qui conseillait de distribuer des croissants au peuple qui réclamait du PAIN. Ce décalage institutionnel est facile à corriger, il suffit de revenir à des principes simples:

Il faut redonner la souveraineté à la société civile (une justice pénale émanant de la société est plus logique et dissociera le pouvoir exécutif du judiciaire de manière institutionnelle).

Les systèmes qui réussissent organisent les contre-pouvoirs qui contrôlent de façon permanente l'appareil de l'ETAT et les exemples les plus évidents se trouvent dans les pays anglo-saxons qui, grâce à cet équilibre, ont des économies plus compétitives et des citoyens plus engagés.

- Le paysan a du bon sens et maintenant a le droit d'être écouté car son passé assumé et sa sagesse ne peuvent continuer à tolérer cette errance qui fait qu'après avoir semé en Algérie et récolté au CANADA et maintenant en France, nous élevons nos enfants en Algérie pour les condamner à l'émigration choisie ou à la fuite vers l'inconnu alors que nous nous tournons sans aucune honte vers les étrangers pour valoriser les dernières fermes d'ETAT.

- L'Algérie a les moyens humains pour faire mieux mais faut-il commencer par ne pas juger trop cher l'établissement d'un cadastre nécessaire (affirmation faite par un responsable dans la revue financière en 1973) pour arrêter cette perpétuelle violation de la propriété par des études ne tenant aucun compte de l'agriculteur.

- Beaucoup de propriétés ont été atomisées par le passage d'une route et les travaux peuvent durer des temps très importants (un cas a été relaté par la presse: la liaison ferroviaire de SKIKDA à ANNABA toujours en cours après 10 ans -60 kilomètres).

Cette performance d'une société étrangère au surplus va faire revenir cet ouvrage à un prix inimaginable par rapport au mégotage fait pour évaluer le préjudice fait aux paysans qui pendant 10 ans ont été obligés de lutter pour faire reconnaître un droit qu'il eut été très facile de régler à l'amiable en mettant en balance le préjudice subi et l'avantage que tirera la collectivité d'un ouvrage exécuté rapidement et sans cette lutte inutile qui n'a rien coûté, il faut le reconnaître aux agents des Domaines de l'ETAT qui ont ruiné le TRESOR public en voulant à tout prix ruiner le paysan. Le BOKHL ou acte gratuit et irraisonné a été la source de ce mal qu'il faut aujourd'hui extirper de notre pays.

- Permettre à l'exploitant de disposer d'une valeur et non d'un simple usage.

- Réduire un paysan à un simple usufruitier n'est donc pas la solution, elle a échoué par le passé et plusieurs fois. L'absence de CADASTRE est préjudiciable à la propriété privée et a entraîné une dévalorisation d'un patrimoine car la BADR, malgré son cycle, n'a aucune vision de l'agriculture (le système coopératif doit intégrer la filière en amont et en AVAL pour créer une dynamique. Actuellement, le paysan à travers l'action de l'Etat est maintenu dans la position de l'agriculture vivrière et ne sait rien sur l'origine de ce qu'il sème, ni sur l'animal ou le matériel qu'il acquiert. Le rattrapage d'une rupture de génération de plus de 40 ans est difficile à réaliser mais n'est pas impossible.

- L'erreur reste du domaine de l'humain mais la répétition dans un monde où l'information circule est regrettable.

Il faut avant tout cesser d'enfouir les déchets urbains dont une part importante peut servir d'amendement pour valoriser la terre, il faut aussi préserver la couche arable (dans beaucoup de pays les entreprises qui font des terrassements isolent cette couche de la sous-couche pour pouvoir remettre les choses dans l'ordre et établissent un procès-verbal de l'état des lieux et de la remise en état des lieux après la fin des travaux). L'évaluation de la rente à verser pour l'occupation temporaire et pour la servitude est fixée avec précision et l'étendue des couloirs est assez limitée et la servitude est inscrite au livre foncier.

L'encadrement juridique de la propriété est la meilleure garantie de la stabilité sociale et l'agriculture reste aussi importante que l'armée et cela se vérifie chaque jour depuis Moïse jusqu'à la Politique Agricole Commune (PAC européenne) et pourtant en Algérie, l'agriculture reste le parent pauvre et n'a pas encore la place qu'elle mérite.

Il faut remarquer que ne faisant pas de bilan des opérations menées à la hussarde, nous avons à l'indépendance, par l'autogestion, alimenté l'exode rural et l'émigration et mis en concurrence le monde agricole aux prix subventionnés du monde et livré à l'abandon la descendance des émigrés des zones souvent montagneuses qui ont payé doublement le prix de la Révolution (condamnation à quitter sa terre et sa famille pour survivre).

Cette contribution vise à réveiller les consciences de nos concitoyens qui, par leurs comportements, ont facilité la situation qui aujourd'hui nous conduit à solliciter une colonisation de population pour gérer nos terres et peut-être l'ensemble de nos biens dans un futur très proche. Ne voit-on pas les premiers signes de ce retour aux sources de nos malheurs car nous n'avons pas apprécié à sa juste valeur le sacrifice qui a permis cette Révolution. Nous célébrons chaque année l'anniversaire de cette Révolution dont les racines sont très lointaines. Le 1er novembre n'a été qu'une date fixée par l'homme qui tomba sous les balles d'un acte isolé et dont les derniers mots ont été «L'Occident ne nous dépasse que par la technologie».

Cet Homme (avec un grand H) a fixé la date du premier novembre pour l'incruster dans la mémoire de ceux qui nous ont dénié, dès le départ, le droit à la citoyenneté en faisant de nous de simples sujets français, a posé la question «Ou Va l'Algérie» mais n'a pas voulu prolonger les souffrances d'un peuple qui avait besoin de se reconstruire.

Tiré de sa retraite, il a fini avec ces mots qui résument bien une situation qu'il faut nécessairement dépasser. Si aujourd'hui encore les grands noms de l'agroalimentaire consacrent des fonds pour perpétuer en Afrique notamment une agriculture familiale vivrière, le dessein n'est autre que de créer une force qui s'opposera à l'agriculture industrialisée qui est la seule sortie pour offrir un niveau de vie à une population en croissance mais laissant de grands espaces inoccupés, faute d'investissements suffisants.