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Oran, Ténès: 27 harraga interceptés

par Bencherki Otsmane

  Le phénomène de la «harga» connaît un regain notable ces derniers temps, favorisé notamment par une météo plus que favorable. En effet, selon une source des gardes-côtes de Ténès au cours de la journée d'hier, vers 03h30 du matin, une unité des gardes-côtes de Ténès a intercepté à environ 9 miles au nord de Kramise (El-Guelta) une embarcation de fortune sur laquelle se trouvaient 9 personnes dont une femme âgée de 20 ans. Ramenés à bon port, les harraga ont fait l'objet d'une visite médicale puis ont été entendus par les services de sécurité.

Ils seront présentés prochainement devant le tribunal de Ténès pour décider de leur sort. Cette énième interception de jeunes harraga intervient après celle opérée par les gardes-côtes de Ténès le 26 septembre denier où pas moins de 23 personnes dont une femme et deux mineurs ont été interceptées.

Il faut noter que si les harraga viennent des autres wilayas et choisissent comme point de départ les plages situées dans la commune d'El-Guelta dans la wilaya de Chlef, c'est pour la simple raison que celles-ci sont les plus proches par rapport aux rives espagnoles. Selon nos informations, une traversée avec une embarcation dotée d'un bon moteur peut atteindre les côtes espagnoles en moins de 8 heures.

Par ailleurs, 18 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés hier au large d'Aïn El Turck par les unités du groupement territorial des gardes-côtes d'Oran, a appris l'APS de la cellule de communication de ce corps de sécurité.

Les 18 harraga ont été interceptés aux environs de midi à 25 miles au nord de Cap Falcon. Ils avaient pris le départ à partir de la plage de Cap Falcon pour se rendre en Espagne, avant d'être interceptés par les unités des gardes-côtes. Pour rappel, les unités du groupement territorial des gardes-côtes d'Oran ont réussi, samedi, à mettre en échec une tentative d'émigration clandestine de 15 personnes, à 9 miles au nord de Cap Falcon.

Quant au profil des harraga interceptés ces derniers temps, on y trouve toutes les catégories et pas seulement des pauvres ou des chômeurs. Des diplômés, des salariés mais aussi des femmes et des enfants. La moyenne d'âge selon une source sécuritaire est de 30 ans. Selon les observateurs, le phénomène progresse parallèlement à la dégradation des conditions de vie des citoyens notamment en milieu rural d'où la majorité des harraga sont issus. Ces tentatives d'émigration clandestine qui se multiplient faute de visas délivrés par les pays européens du bassin méditerranéen ne semblent pas connaître de répit. L'absence de perspectives, la crise économique, la lassitude du quotidien et l'aspiration à une vie meilleure demeurent parmi les principaux motifs évoqués par ces jeunes harraga.