Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le processus de limogeage d'Alcaraz enclenché: Un jeu qui coûterait près de trois millions d'euros à la FAF

par Kamel Mohamed

  Ne voulant pas admettre son échec personnel quant au choix du sélectionneur de l'équipe nationale, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, se cache derrière le bureau fédéral afin de limoger Lucas Alcaraz. Le technicien espagnol a été engagé en équipe nationale par le président de la FAF sans consulter les membres du bureau fédéral. Aujourd'hui, c'est le contraire qui se produit, puisqu'il appartient au bureau fédéral de mettre fin aux fonctions d'Alcaraz.

Au cours du débat qui a été ouvert à l'occasion de la réunion du bureau fédéral dimanche dernier sur Alcaraz, il a été convenu que ce dernier ne doit plus continuer sa mission à la tête de l'équipe nationale. Pour les membres du BF, Alcaraz n'a rien prouvé et n'a pas apporté sa touche. Ils sont arrivés à la conclusion que son maintien risque de nuire à l'équipe nationale. Cependant, les membres du BF ignorent les dessous du contrat liant Alcaraz à la FAF. Zetchi avait fixé à Alcaraz l'objectif de la qualification à la CAN-2019. Cela explique les déclarations de Zetchi et d'Alcaraz sur la CAN-2019, ignorant l'élimination du CHAN-2018 et l'élimination consommée du Mondial, suite aux deux défaites contre la Zambie. En d'autres termes, il faut s'attendre à des révélations d'Alcaraz quand il apprendra que les membres du BF exigeront des comptes sur les matches sans enjeu contre le Cameroun et le Nigeria. Il devrait dire toute la vérité sur le contrat qui le lie à la FAF et les assurances de Zetchi. Selon des informations parvenant de la FAF, Alcaraz a signé un contrat en béton, à l'instar de tous les entraineurs étrangers qui exercent en Algérie. Son limogeage pourrait coûter à la FAF plus de 3 millions d'euros !

Pour la précision, Alcaraz touche un salaire mensuel de 60 000 euros, sans compter les salaires (en euros) de ses deux adjoints. Le contrat du technicien espagnol est valable jusqu'à la fin de la CAN-2019, sachant que le calendrier de ce tournoi a été modifié par la CAF. La CAN ne se déroulera plus le mois de janvier, mais elle a été décalée au mois de juin. En d'autres termes, la FAF risque de se retrouver dans la contrainte d'indemniser Alcaraz et ses adjoints en leur assurant leurs salaires jusqu'au mois de juin 2019 ! C'est la raison pour laquelle Zetchi ne compte pas prendre en solo la décision de limoger Alcaraz et veut impliquer les membres du bureau fédéral. A cet effet, une commission chargée de l'équipe nationale, présidée par Bachir Ould Zemirli, a été installée par la fédération. Cette commission est en fait chargée de limoger ou de pourrir la vie à Alcaraz afin de le pousser au départ, sachant que l'équipe nationale dispose de deux responsables directs, en l'occurrence Djahid Zefzaf et Hakim Meddane. La désignation d'Ould Zemirli à la tête de cette commission n'est pas fortuite. Ce dernier était farouchement opposé au choix d'Alcaraz, ce qui l'avait poussé à entrer en conflit avec Zetchi. C'est en somme la conséquence directe du choix personnel de Zetchi, ce qui risque de faire perdre à la FAF un argent fou !

Koussa réintègre le bureau fédéral après son limogeage par Zetchi

L'autre affront subi par le président de la FAF, c'est la réintégration de Koussa au bureau fédéral après qu'il a été limogé par le président de la FAF pour avoir manqué à l'obligation de réserve. Koussa est un membre élu et ne devrait en aucun cas être limogé. Koussa avait refusé de présider la commission d'arbitrage de la FAF tout en étant privé de sa prérogative de désigner les arbitres. Il avait dénoncé cette situation dans la presse d'où son limogeage. Sa réintégration au sein du BF est un autre échec pour Zetchi, dont l'apprentissage à la présidence de FAF se déroule de manière très maladroite.