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Divergence entre les ministères du Travail et des Affaires religieuses: Polémique autour du 1er Mouharam

par Moncef Wafi

Alors que le ministre du Travail a fixé le 1er Mouharam au vendredi 22 septembre 2017, son collègue des Affaires religieuses et des Wakfs a, clairement, indiqué son refus d'immixtion dans les prérogatives de son département. Mohamed Aïssa a insisté, sur sa page Facebook, que seule la Commission nationale de l'observation du croissant lunaire, au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs est habilitée à fixer le début des mois lunaires. Le ministre a démenti que le 1er Mouharam puisse coïncider, pour le moment, avec vendredi prochain, tant que la Commission n'a diffusé aucun communiqué officiel, sur le début de l'an de l'hégire 1439. Il n'a pas hésité à évoquer les partisans de la «fitna» qui essayent de jouer aux pyromanes, à chaque occasion. Mohamed Aïssa a précisé que son Administration centrale est en attente des résultats des comités de wilaya de l'observation du croissant lunaire qui doivent, théoriquement, observer le croissant lunaire, aujourd'hui, dans la soirée. Il expliquera, par ailleurs, que la Commission nationale s'intéressera, aussi, aux avis scientifiques des différents observatoires scientifiques, en particulier, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique, le CRAAG.

Lundi dernier, le communiqué du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, repris par l'APS, rapportait que la journée du vendredi 22 septembre 2017, coïncidant avec le 1er jour de l'an de l'hégire 1439, sera chômée et payée, pour l'ensemble des personnels des institutions et administrations publiques. Sont également concernés, par ces dispositions, «les services concédés, collectivités locales, entreprises commerciales, industrielles, artisanales et agricoles, y compris les personnels payés à l'heure ou à la journée». Et de préciser qu' «en ce qui concerne les travailleurs exerçant, sous le régime du travail posté, ces derniers sont tenus d'assurer la continuité du service, selon l'organisation du travail mise en place par l'employeur».

Ce n'est pas la première fois qu'une polémique éclate entre différents ministres du même gouvernement et si l'exercice était courant au sein des équipes ministérielles de Sellal, c'est la deuxième fois qu'il survient au sein du gouvernement Ouyahia. On se rappelle que le Premier ministre avait annoncé, devant la presse, que le gouvernement n'a pas l'intention de revoir le cahier des charges organisant l'Industrie automobile alors que son ministre de l'Industrie avait déclaré sa «finalisation imminente». Son prédécesseur a également respecté la tradition de la cacophonie gouvernementale lorsqu'il annonçait, en plein Hémicycle, la tenue d'une session spéciale du baccalauréat pour les retardataires, devant le regard interloqué de sa ministre de l'Education nationale. Cette polémique entre Zemali et Aïssa devra pousser Ouyahia, à intervenir pour rappeler à l'ordre les uns et les autres. L'absence d'un porte-parole du gouvernement serait la cause de tant de violons désaccordés. Cette parenthèse pourrait donner la désagréable impression de l'absence d'un chef d'orchestre, lâchant la bride à des ministres qui prennent des décisions aussitôt remises en question.