Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Annaba: La crise d'eau s'installe

par A. Ouelaa

La wilaya de Annaba, la ville comme sa périphérie, par cette canicule, endure depuis plusieurs jours le calvaire du manque d'eau qui a fini par irriter ceux qui ont perdu patience et dont la colère s'est traduite par un vaste mouvement de protestation durant les deux jours de l'Aïd El-Adha. De mémoire de Annabi, cette situation n'a jamais été vécue auparavant, et elle durera tant que de fortes pluies ne viendront ressusciter un barrage agonisant et des forages de la plaine de Boutheldja, au nombre de 32, qui sont quasiment à l'arrêt. Même le niveau de la nappe phréatique de Bouglez, avec deux unités d'eau de source en fonction, a sensiblement baissé. D'où un risque d'effondrement de terrain et à défaut la pénétration de l'eau de mer. Cette situation est due à une faible pluviométrie n'ayant pas dépassé les 400 mm, alors que d'habitude, le seuil des 800 mm est allègrement dépassé pour atteindre les 1.200 mm. Situation qui a fini par affecter les marrées de la Mékhada dont les eaux superficielles alimentent justement la nappe de Bouglez. Quant au barrage de Chéfia, d'une contenance de presque 150 millions de m³, il n'en contient que 22 millions de m³, selon M. Méchati, le directeur des ressources en eau de la wilaya d'El Tarf. Seuil très critique puisqu'il s'agit d'un volume mort en plus de la vase, ajoutera notre interlocuteur. Avec une seule conduite datant des années 60 et mise en service dans les années 70, qui part du barrage de Chéfia, son eau est utilisée pour alimenter la population, l'industrie, en l'occurrence le complexe d'El Hadjar et l'irrigation. Mais cette conduite présente, par endroits, des fuites qu'il est difficile de réparer. S'agissant du barrage de Méxa et Bougous qui fonctionnent en cascade, leur contenance actuelle est de 73 millions de m³ dont la conduite nécessite une réfection sur 20 km jusqu'à H'nichet dans la commune de Boutheldja. Le DRE dira aussi que l'Etat a énormément investi et qu'il faudra attendre le lancement du barrage Bounamoussa 2, d'une capacité de 80 millions de m³, et l'unité de dessalement d'Echatt pour mieux satisfaire les besoins des populations.