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Ras El Aïn, berceau historique de la ville, se meurt: Les résidents dénoncent la détérioration du cadre de vie
par S. M.
Ras
El Aïn, berceau historique du vieil Oran, se meurt,
victime des pelleteuses et de la bidonvilisation. Des maisonnettes détruites,
des amas de ruines à perte de vue, des carcasses de voitures et autres
(réfrigérateurs, cuisinières), des amoncellements d'ordures... on se croirait
dans une zone de guerre après un bombardement. La ville est née ici il y a onze
siècles au fond d'un petit ruisseau, mais que reste-t-il aujourd'hui de ce
quartier adossé au mont Murdjadjo ? Non seulement le
quartier a été dévasté par les pelleteuses, mais la vie des familles entières
qui résident encore dans cette zone a été profondément affectée par les
dernières opérations de relogement. Les habitants de ce quartier qui attendent
depuis des années leur tour pour bénéficier d'un relogement vivent dans la peur
et dans des conditions d'hygiène déplorables. «Nous vivons le calvaire. Les
ordures sont partout, les insectes nuisibles et les reptiles colonisent notre
quartier. Les intrusions des sangliers affamés sont quotidiennes. Et le pire
est que les maisons évacuées et à moitié détruites sont squattées par des
intrus qui viennent d'on ne sait où pour s'installer ici dans l'espoir de
bénéficier du relogement. Certaines maisonnettes évacuées sont devenues un fief
de délinquants de tous bords. Nous vivons dans la peur. Nous craignons pour nos
enfants dans ces lieux envahis par les voyous», raconte une habitante.
Dès
la tombée de la nuit, cette zone devient un no man's land. Les résidents se
terrent dans leurs maisons à cause de la défaillance de l'éclairage public.
Beaucoup n'osent plus s'aventurer en dehors de leurs maisons durant la nuit de
peur de faire de mauvaises rencontres. Les résidents réclament l'intervention prompte
des autorités locales pour sauver ce qui reste de ce quartier historique. Ils
exigent notamment un relogement immédiat et la chasse des indus occupants des
maisons évacuées.
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