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Péril en la demeure

par M. Zeggai

  «Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur». Ce proverbe sied bien à certains joueurs de l'EN, lesquels par leur comportement ne vouent aucun respect envers le public algérien. Et, c'est du moins le constat de nombreux observateurs. A présent, c'est chose faite même si c'est très dur à avaler, l'Algérie n'ira pas au Mondial de Russie. L'équipe nationale a franchi un nouveau cap vers le ridicule avec, en plus, une attitude inadmissible de certains joueurs de l'EN, ce qui a précipité l'élimination de la Coupe du monde 2018. Une élimination qui est venue confirmer l'insuffisance de notre sport-roi à se mettre au diapason des autres nations. Ces joueurs se sont illustrés par des écarts disciplinaires, d'où ces conflits internes, qui ont par exemple précipité le départ de Rajevac. Un sélectionneur national limogé par ses propres joueurs s'avère comme un précédent grave dans l'histoire du football algérien. Ces mêmes joueurs auraient-ils agi de la même façon dans leurs clubs respectifs ? Ces joueurs se reconnaîtront d'eux-mêmes, car ayant porté le maillot national grâce à un concours de circonstances.

Mahrez, même s'il était de bonne foi, a choisi le plus mauvais moment pour aller négocier son transfert qui n'aura finalement pas lieu. Brahimi se distingue par une indiscipline flagrante dans le jeu et pénalise ainsi son équipe. Slimani pour sa part a perdu de sa superbe. Quant à Soudani, son attitude à Lusaka est intolérable, même si son entraîneur a commis une erreur de jugement. Et ceci ouvre le débat concernant l'indiscipline qui refait surface en équipe nationale où certains joueurs se croient intouchables. Bentaleb, trop chouchouté, a déçu tout le monde en montrant deux visages différents en club avec Schalke 04 et l'EN. Tous ces paramètres nuisent à la réputation de l'EN et du football algérien. Certains joueurs portés aux nues ne pensent qu'à leurs propres intérêts.

A Lusaka, certes, le sélectionneur national a commis des erreurs dans certains choix de joueurs, mais cela n'explique pas ce fiasco. Les Algériens sont divisés quant à la composante de l'EN où l'amour du maillot ne fait pas l'unanimité. Ne dit-on pas que l'identité d'une équipe nationale est avant tout faite par le comportement de ceux qui la composent. En tout cas, des informations font état d'un malaise dans le vestiaire. Actuellement, en raison de la faiblesse du championnat de l'élite, les joueurs répondant aux critères d'internationaux ne courent pas les rues, alors que par le passé l'Algérie a enfanté de grands joueurs, à l'image de Hacene Lalmas, Miloud Hadefi, Tahar Benferhat, Mustapha Zitouni, Natouri, Mustapha Dahleb et la liste est encore longue.

Pour rectifier le tir, l'Etat doit intervenir pour mettre en place les mécanismes nécessaires pour un réel développement du football algérien. Notre analyse nous amène à conclure qu'aujourd'hui, personne n'est à sa place. Le football algérien est malade de ses dirigeants, et c'est la triste réalité. Ces derniers qui excellent dans des déclarations tapageuses, n'ont aucune idée sur la signification d'un projet sportif. Donc, il y a péril en la demeure. Avec l'évolution du football, on risque d'être dépassés à jamais. Il faut donc se remettre au travail et ne plus vivre sur les exploits du passé.