Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Putréfaction de la viande du mouton de l'Aïd: Une action collective devant les tribunaux envisagée

par Abdelkrim Zerzouri

Devant les "hésitations" et les "tergiversations" des pouvoirs publics, les associations de protection des consommateurs montent au créneau et envisagent sérieusement d'unir leurs efforts et porter la scandaleuse affaire de "la viande putréfiée" devant les tribunaux. C'est ce qui ressort d'un communiqué transmis à notre rédaction par l'association El Aman qui considère qu'"il est temps d'agir d'une manière responsable" afin que "l'aïd demeure un acte de piété, de joie et de fête au lieu d'arnaque, de tristesse et de drames". "Au cas où des mesures énergiques et sérieuses ne sont pas prises par qui de droit, l'ensemble des associations de protection des consommateurs uniront leurs efforts et déposeront plainte contre X", prévient El Aman. Dans son communiqué, l'association est revenue sur les péripéties ayant marqué l'Aïd El-Adha 2016, un scandale qui "ne nous a apporté aucun enseignement positif visant à rassurer le consommateur en général. Pire, en 2017, il y aurait eu même un cas déplorable de décès", relève-t-on sur un air de consternation et d'indignation. "Une commission d'enquête avait pourtant été installée et ses résultats devaient logiquement être rendus publics bien avant l'aïd 2017. Malheureusement, à ce jour aucun rapport ni orientation n'ont été diffusés à titre préventif à l'intention des consommateurs", ajoutent dans ce sillage les termes du communiqué non sans interpeller les pouvoirs publics, ainsi que les scientifiques, chercheurs et universitaires en vue d'apporter des réponses urgentes, fiables et crédibles afin d'éclairer et orienter tous les intervenants de la filière. L'association plaide également pour l'installation d'une nouvelle commission d'enquête incluant les représentants des associations de protection des consommateurs. Elle accorde un délai d'un mois de réaction aux parties concernées par la résolution de cette problématique de santé publique avant de mettre en branle la procédure judiciaire.

De son côté, le ministre de l'Agriculture, qui a révélé que le phénomène des viandes putréfiées a atteint 600 cas, s'accroche encore aux "faux-fuyants" en affirmant sans avoir de preuves concrètes ou autres résultats des analyses pour étayer ses arguments, que la putréfaction de la viande du mouton de l'Aïd El-Adha est "due essentiellement à la chaleur, aux mauvaises conditions de conservation et le non-respect de la chaîne du froid lors du déplacement des carcasses de moutons". A son niveau il n'y aurait aucune plainte officielle et que pour le moment, seuls les communiqués des associations de protection des consommateurs parlent de cette affaire. Bien évidemment, tout comme l'année dernière, une enquête a été ouverte pour déterminer avec exactitude les causes qui ont provoqué la putréfaction de la viande du mouton de l'Aïd El-Adha, sur la base d'analyses des échantillons déposés par de nombreux citoyens aux laboratoires compétents. Y aura-t-il des suites à donner à ce phénomène scandaleux ou la chape de plomb couvrira encore cette année les résultats de cette enquête en cours ?