Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Directions de l'Education: Les syndicats dénoncent favoritisme et clientélisme

par M. Aziza

Au-delà des problèmes récurrents de la surcharge des classes, manque d'effectif enseignant et encadrant, une formation défaillante du corps enseignant, distribution tardive des livres scolaires, les syndicats ont dénoncé les dépassements de certains directeurs de l'Education qui "ne sont guère au service du secteur de l'éducation".

Lors d'une rencontre ayant regroupé la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, ce lundi avec le partenaire social, les syndicats du secteur ont dénoncé "les pratiques de certains directeurs d'académie qui agissent selon leurs propres lois violant ainsi les procédures légales et la logique professionnelle".

Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, s'est dit consterné par l'attitude de certains directeurs d'académie qui gèrent leur direction comme une propriété privée. "Une attitude basée sur le favoritisme et le clientélisme, notamment quand il s'agit de mouvement des enseignants ou de l'octroi de logements de fonction".

Même son de cloche chez Achour Idir, SG du Conseil des Lycées d'Algérie (CLA) qui affirme que "certains directeurs refusent d'appliquer les ordonnances émanant de la tutelle". Et de poursuivre : "Les affectations des enseignants se font souvent selon leurs propre lois et selon leur propres intérêts". Idir Achour a dénoncé en outre "la corruption qui gangrène les directions de l'Education dans plusieurs wilayas du pays".

Les syndicats ont ainsi exposé devant la ministre des cas concrets de dépassements enregistrés dans plusieurs wilayas du pays. Achour Idir cite les trois académies d'Alger, Blida, Bejaia, Souk-Ahras, Mila et bien d'autres. Meziane Meriane a affirmé pour sa part que Nouria Benghabrit a pris note et s'est engagée à lancer des enquêtes sur le terrain pour remettre de l'ordre dans les directions de l'Education. Elle a même proposé des formations au profit des directeurs de wilayas en relations humaines, selon Achour Idir.

2 millions d'élèves étudieront dans des classes surchargées

Les syndicats du secteur de l'éducation ont encore une fois cette année soulevé auprès de la première responsable du secteur le problème de la surcharge des classes. Le secrétaire général du CLA a affirmé que cette année encore pas moins de 2 millions d'élèves vont se retrouver dans des classes surchargées. "La ministre a affirmé que 5,65% des établissements sont concernés par le problème de la surcharge, ou 25% des élèves étudieront cette année dans des classes surchargées", selon les estimations de la ministre de l'Education.

Pour le CLA "ce problème de surcharge est disproportionné d'une région à une autre". "Il y a des régions où vous trouvez 15 élèves par classe, dans d'autres régions le nombre d'élèves atteint les 42 et 45 élèves par classe", explique-t-il. Selon le CLA, "cette question récurrente de surcharge des classes est souvent due à de mauvaises planifications de la part des autorités compétentes et par les retards dans la réception des établissements scolaires notamment dans les nouvelles cités".

A noter que plus de 9 millions d'élèves répartis sur 26.964 établissements scolaires rejoignent aujourd'hui les bancs de l'école à travers l'ensemble du territoire national, soit plus de 270.000 élèves de plus que l'année dernière. Nouria Benghabrit donnera le coup d'envoi officiel de la nouvelle année scolaire 2017-2018 à partir de la wilaya de Ouargla. Le cours inaugural de cette rentrée sera consacré à la citoyenneté environnementale. L'accent sera mis sur l'éducation comportementale, avec la contribution du ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables, d'autant que le slogan choisi pour cette année scolaire est "Tous mobilisés pour une école citoyenne et de qualité".