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Viande putréfiée: Entre inquiétude et impuissance

par A. Zerzouri

Quatre jours après le sacrifice du mouton de l'Aïd El-Adha, le phénomène de la viande putréfiée fait toujours l'actualité. Dans un communiqué rendu public sur son site web, l'Association de protection du consommateur (APOCE) fait part des inquiétudes manifestées par de nombreux citoyens qui ont pris attache avec cette association. La plupart des citoyens, abattus et indignés par ces mésaventures, veulent savoir quels sont les risques ou les effets sur la santé de ceux qui ont consommé cette viande, et quelles mesures prendre face au constat de la putréfaction de la viande du mouton de l'Aïd El-Adha. Dans le cadre de sa mission essentielle, en l'occurrence la protection des consommateurs, l'APOCE a lancé un appel à prendre des précautions d'urgence, à savoir ne pas consommer cette viande putréfiée, y compris les parties saines du mouton, qu'il faut surveiller dans le frigo afin d'examiner l'évolution de cette contamination. Les citoyens concernés par cette putréfaction de la viande ont été également orientés vers les laboratoires et les services vétérinaires où ils devront déposer des échantillons de la viande putréfiée, et procéder à un dépôt de plainte auprès des services compétents contre le vendeur, s'il est identifié, et contre «X» s'il demeure inconnu. Le communiqué de l'APOCE souligne que le dépôt d'une plainte ne doit pas être engagé uniquement dans le but d'une indemnisation, mais aussi pour aider les services compétents à trouver des pistes pour l'enquête qui devrait être lancée dans de brefs délais. Au fond, sans le dépôt de plaintes devant les services compétents, il n'y aura pas d'enquête du tout. Dans ce contexte l'APOCE n'a pas manqué d'afficher sa déception face l'indifférence du ministère de l'Agriculture, qui n'a pas daigné prendre en considération les efforts déployés par l'association afin d'éviter cette catastrophe, ignorant notamment ses propositions pour aboutir à des solutions radicales, notent les termes du communiqué en question, à l'enseigne de l'obligation faite aux vendeurs de présenter leurs cartes d'identité aux clients et leur délivrer un bon d'achat. Le citoyen pourra dans ce cas déposer plainte auprès des services de sécurité qui pourront intervenir facilement et avec efficacité, souligne dans ce sens le communiqué. En tout état de cause, rappelle le communiqué, les origines de cette putréfaction ne sont pas encore cernées par les services compétents mais lors du scandale de l'année dernière, des compléments alimentaires utilisés pour l'engraissement des moutons avant la fête de l'Aïd étaient pointés du doigt.

De son côté, le ministère de l'Agriculture se veut rassurant, relevant qu'il s'agit de «cas isolés» et d'une situation «due essentiellement aux mauvaises conditions de conservation et le non-respect de la chaîne du froid lors du déplacement des carcasses de moutons, en attendant les résultats des analyses pour être fixé sur les causes à l'origine de putréfaction de la viande du mouton de l'Aïd El-Adha ». La putréfaction de la viande des moutons sacrifiés a été enregistrée dans plus de dix wilayas, notamment au niveau des grandes agglomérations (Alger, Constantine et Oran), comme le relève le communiqué de l'APOCE, qui se réfère aux plaintes reçues dans ce cadre à partir du deuxième jour de l'Aïd. On a appris, hier, que de nombreux citoyens ont déposée des échantillons de viandes putréfiées devant les services vétérinaires de la DSA à Constantine notamment, lesquels services disent soupçonner de mauvaises conditions de stockage et conservation qui sont à l'origine de cette putréfaction, sous réserves des résultats des analyses, et ont conseillé aux citoyens de procéder à l'enfouissement de la viande putréfiée et d'éviter de la jeter dans les poubelles.