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Equipe nationale: Alcaraz et les cadres au banc des accusés

par M. A.

Les derniers espoirs de voir l'équipe nationale rester en vie dans les éliminatoires du Mondial 2018 se sont volatilisés, ce samedi, à Lusaka face à la Zambie, d'autant que la veille, le Nigeria avec sa troisième victoire de rang, pour autant de rencontres, a refroidi les ardeurs de ses concurrents du groupe B.

L'équipe nationale, qui est avant tout la vitrine du football national, a terni ce samedi l'image de marque de notre sport-roi qui continue sa descente aux enfers depuis le Mondial 2014, d'autant qu'en face, l'adversaire n'était point un foudre de guerre, mais qui a compensé son manque d'expérience, par rapport à notre sélection, par une volonté à toute épreuve. Dans ce contexte , il faut saluer le courage de l'entraîneur Nyirenda, traité même de fou par la presse locale et qui a défié tout le monde en lançant dans le bain un grand nombre de jeunes qui ont fait sensation, au dernier Mondial des U20, partant du principe que la sélection zambienne était en phase de reconstruction. Trois ans après l'épopée du Brésil où les coéquipiers de Bougherra ont fait vibrer les foules avec une qualification historique au second tour et une sortie par la grande porte de cette compétition après avoir fait souffrir le finaliste et le vainqueur de l'épreuve l'Allemagne, le constat est affligeant. La sélection nationale n'arrive pas à retrouver ses repères et continue de sombrer, au point de devenir une proie facile pour les équipes du continent. Et pourtant , les Bentaleb, Taider, Slimani, Brahimi, Ghoulam, M'Bolhi, Mandi et Medjani, qui ont fait rêver tous les Algériens au Brésil, sont toujours là . L'ossature de l'équipe nationale présente, donc comment expliquer ce déclin des joueurs à la fleur de l'âge et qui ont, en principe, de beaux jours devant eux ? En premier lieu et sans risque de nous tromper l'instabilité chronique de la barre technique des Verts en est la première cause. Laisser partir un entraîneur de la trempe de Vahid Hallilozic, qui sera présent pour la troisième fois de son histoire en Coupe du Monde, cette fois-ci avec le Japon en Russie qui était pourtant dans un groupe relevé après avoir qualifié la Côte d'Ivoire, en 2010 et l'Algérie en 2014, a freiné l'évolution du groupe. Aujourd'hui, on regrette énormément le départ du Franco-Bosnien qui, outre ses compétences, a fait de la discipline son cheval de bataille, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui où les cadres font la loi. Gourcuff, Rajevac, Leekens, personne n'a trouvé la bonne formule pour remettre l'équipe sur rails. Lucas Alcaraz, le dernier débarqué et dont la carte de visite est vierge est, quoi qu'on dise et même s'il a pris le train en marche, n'a pas la stature pour entraîner une équipe nationale de la trempe de l'Algérie.

Outre le problème de la langue, il a prouvé ses limites, ce samedi du point de vue coaching, en jetant en pâture le jeune Hassani dans une rencontre aussi importante et dans un poste important dans l'axe de la défense, avant de rectifier le tir en seconde période, outre le remplacement de Soudani qui souleva un tollé de mécontentement chez les amoureux des Verts , alors que le centre avant du ?Dinamo Zagreb' était le plus dangereux en attaque. Tercio , lorsque les individualités ne sont pas au service du collectif , il ne faut pas s'attendre au miracle. Un examen de conscience s'impose pour les Bentaleb , Ghoulam , Brahimi, qui crèvent l'écran avec leurs équipes respectives en Europe, mais qui rendent, depuis belle lurette, une mauvaise copie à chacune de leurs sorties, avec les Verts, dont celle de ce samedi, où ils étaient carrément hors-sujet. Que dire de Slimani et dont la régression est évidente même s'il manque de temps de jeu avec Leicester. A moins d'une prise de conscience collective, l'avenir du football algérien s'annonce des plus sombres.