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Tlemcen: Enfants égarés: un casse-tête pour la police à Tafsout

par Khaled Boumediene

  Située juste après la crique d'Agla, Tafsout est la dernière plage avant l'entrée à l'emblématique ville de Honaine (cité antique). Cette petite plage de sable et de galets, interdite à la baignade pendant plus de cinq ans en raison des travaux de réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer, est plutôt familiale.

Malgré sa proximité avec la route qui mène à Honaine, elle reste sauvage, au pied de deux monticules rocheux. Son environnement est magnifique, et son eau est limpide et calme. Cet été, la canicule qui sévit depuis le début du mois d'août a poussé des dizaines de familles à jeter leur dévolu sur ce site unique et propice à la détente. Loin de la foule de Marsat Ben M'hidi ou de Sidna Youchaa, la crique (dont une partie est ombragée) satisfait aussi bien les plongeurs qui veulent admirer les fonds marins à proximité des rochers, que les personnes venues pour bronzer sur la serviette. Ce coin est plutôt fréquenté par les Remchaouis et surtout par des jeunes gens de Souk Tenine, Sidi Bounoir, Béni-Ouarsous et Hennaya.

Les Tlemcéniens, eux, se rabattent sur les plages de Sidna Youchaa et Rechgoun (Siga). Les habitants de Honaine s'y rendent à pied. Des places pour les voitures sont disponibles à l'entrée de la plage. À noter également que Tafsout dispose de postes de secours de la Protection civile et de la police, de petits restaurants, de buvettes et de petits magasins d'alimentation. La baignade est surveillée mais l'eau est profonde. Ce n'est donc pas la plage idéale pour emmener des enfants. Pour assurer la quiétude et la sécurité aux estivants, les effectifs de la police ont été renforcés durant tout l'été par la sûreté de la wilaya de Tlemcen. En tee-shirt bleu, pantacourts, basket et casquettes, les agents sillonnent la plage et les parages, mercredi dernier (9 août). Selon l'officier de la sûreté de la daïra de Honaine, Benhamel Hamza, rencontré sur place : «trois brigades composées chacune de 15 agents se relayent 24h sur 24 pour la surveillance de la plage de Tafsout. Nos policiers et policières apportent leurs aides et secours aux enfants égarés et aux personnes ayant subi une quelconque agression ou vol d'effets personnels.

Les familles préfèrent surtout venir ici parce qu'elles se sentent en quiétude», explique-t-il. Trois autres brigades assurent la surveillance au port de la ville de Honaine. Le dispositif très efficace «Observe puis assiste» mis en place cette année par la sûreté de wilaya permet aux agents de police de porter une attention particulière aux estivants et de surveiller l'arrivée d'individus nuisibles, vendeurs de «petites choses» sur la plage. Comme nous l'avons constaté sur place, la police gère bien les choses. «Depuis le début de la saison, Dieu merci, aucun incident n'est à déplorer. Par contre, nos brigades relèvent beaucoup de cas d'enfants égarés à cause de la très forte affluence que connaît tous les jours cette plage. Mais les enfants ont été très vite retrouvés par nos éléments. Il y a trois jours, alors que la plage était bondée de monde, sept enfants se sont égarés en une seule journée, et c'est grâce à la vigilance de nos éléments qu'ils ont été tous remis à leurs parents. Notre objectif est que les familles profitent des vacances sans gâcher la fête», indiquent de leur côté les deux officiers de police, Belmekki Imad et Abdelli Hamza.

Cette journée, nous avons été témoins d'un cas similaire : un enfant de 4 ans s'est égaré. Aussitôt, la police mobilise tous ses effectifs et les recherches sont lancées pour retrouver les parents. La famille de l'enfant gardera longtemps un souvenir particulier de ce séjour à Tafsout. D'abord, elle a cru qu'elle ne reverrait plus jamais son enfant. A peine un quart d'heure plus tard, elle a pu serrer dans ses bras l'enfant qui s'était simplement perdu. Ainsi, le seul casse-tête qui tracasse vraiment la police à Tafsout est le problème des enfants égarés.