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Doha supprime le visa pour 80 nationalités: Les Algériens pas concernés

par Moncef Wafi

L'Algérie n'est pas concernée, au même titre que tous les pays arabes, le Liban faisant exception, par les mesures annoncées hier par Doha concernant la suppression des visas d'entrée dans le pays pour 80 nationalités. Pour les ressortissants de ces 80 pays bénéficiant de la mesure, il suffira de présenter à l'arrivée un passeport valide pour obtenir le droit d'entrer au Qatar. Les ressortissants de 33 pays auront le droit de rester dans le pays pendant 180 jours sans visa et ceux des 47 autres pays pourront y séjourner sans visa pendant 30 jours, période renouvelable pour une seule fois. En juin dernier, et selon un communiqué conjoint publié par le ministère qatari de l'Intérieur, la compagnie aérienne qatarie et la direction générale du tourisme annonçaient que les étrangers pourront désormais obtenir des visas pour 42 dollars via le service e-visa. Un système plus rentable et transparent pour les demandes de visas alors que les voyageurs étrangers pourront obtenir leur visa en 48 heures. Selon une circulaire de Qatar Airways adressée à ses employés, le ministère de l'Intérieur a approuvé l'entrée de plus de 38 nationalités nouvelles avec effet immédiat pour peu que leurs passeports soient valables pendant six mois ou plus; qu'ils disposent d'un billet aller/retour et d'une réservation d'hôtel et 1.500 dollars américains en espèces ou par carte de crédit. Auparavant, le Qatar avait conclu un accord avec environ trois douzaines de pays européens, d'Amériques et d'Asie pour fournir un visa d'arrivée. Les citoyens concernés par cette première décision sont ceux de la Russie, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Indonésie, l'Argentine, le Paraguay, la Thaïlande, la Macédoine ou encore la Roumanie, l'Uruguay, le Brésil et Malte. Encerclé par un blocus économique et diplomatique imposé par ses voisins du Golfe, Ryad et Abou Dhabi en tête, Doha cherche, à travers ces facilitations, à encourager les autres pays que les traditionnels pourvoyeurs de contingents de touristes. L'Algérie se retrouve, malgré sa politique de non-alignement sur les positions saoudiennes et sa volonté de jouer les bons émissaires dans la crise qui secoue le Golfe, sur la liste des pays indésirables sinon comment expliquer qu'elle se retrouve exclue des nationalités bénéficiant de ces mesures d'exception.

En 2015, près de trois millions de personnes ont visité le Qatar, soit près de 4% de plus qu'un an auparavant, un record en la matière, selon les experts, pour un secteur porté avant tout par le sport en misant particulièrement sur l'organisation de grandes manifestations sportives comme le Mondial de handball en février 2015 et la Coupe du monde de football prévue en 2022. L'objectif du Qatar étant aussi de concurrencer Dubaï, émirat rival et adversaire politique, le leader touristique incontesté dans la région du golfe Persique. Reste qu'avec l'embargo décrété, Doha perd avec l'Arabie Saoudite, le pays fournissant le plus de visiteurs (855.000). Les autres nationalités habituées du petit émirat sont indienne (375.000), britannique et chinoise. Le tourisme avait contribué à hauteur de 3,4 milliards d'euros à l'économie, soit environ 2% du PIB total, précise la Qatar Tourism Authority (QTA), qui prédit que, d'ici 2030, quelque neuf millions de personnes visiteront le Qatar chaque année. Des prédictions à revoir vu le contexte politique actuel.