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Les raisons du déclin du football à l'Ouest

par M. Zeggai

Nouveau phénomène au sein du football à l'Ouest, notamment à Oran. Il se passe des choses graves, très graves même, en cette période du mercato estival.

Tout le monde en parle tant la situation est devenue ingérable avec une déperdition totale de jeunes talents et ce qui explique d'ailleurs le déclin du sport-roi à l'Ouest. Selon notre enquête, des entraîneurs, de différentes catégories, des dirigeants, des intermédiaires et ces faux managers exigent de l'argent aux joueurs pour être maintenus dans l'effectif sans prendre en considération les critères exigés par la pratique du football. Cela se passe dans les clubs de la Ligue 2, la DNA et l'Inter-régions. Quant aux jeunes catégories dans certaines équipes de l'élite, la liste établie par le staff technique après les prospections n'a aucun sens quand les ordres viennent d'en haut pour exiger la signature de tel ou tel joueur après l'intervention des parents.

Voilà comment sont gérés les clubs de l'Oranie. On négocie le plus normalement du monde le montant exigé pour faire signer le joueur sans le consentement de l'entraîneur qui ne se soucie que de sa mensualité et bien d'autres avantages. Pour les présidents des clubs, du moins la plupart, ils ne sont là que pour rencontrer les autorités locales et faire des déclarations pour tromper l'opinion publique sans le moindre respect vis-à-vis des supporters. A présent, ils sont plus d'une cinquantaine d'éléments ayant quitté les clubs de l'Ouest pour aller vers d'autres cieux. Là, c'est l'OM Arzew qui en a pris un sacré coup après avoir subi une grande saignée après le départ de plus d'une douzaine de joueurs.

Les démarches entreprises par certains pseudo-managers laissent planer le doute et confirment la mort lente du football à l'Ouest et à Oran plus particulièrement. « J'ai été contacté par un manager qui m'a fixé un rendez-vous dans le but de me dénicher un club. A la fin de la discussion, il m'a exigé 15.000 DA comme avance, chose que je ne pouvais accepter. Il m'a même recommandé de m'accompagner chez moi pour lui remettre la somme », nous dira un joueur qui a requis l'anonymat. Bizarre, n'est ce-pas ? Un autre joueur de Ligue 2 nous a confirmé avoir négocié sa signature « pour ne pas passer une année blanche ». Un autre dirigeant de l'Inter-régions « Ouest » a pris 30.000 DA pour faire signer un joueur dont le père a fini par céder devant le délai de clôture des signatures. Sans parler des anciens joueurs, d'anciens présidents de clubs, des entraîneurs qui jouent le rôle d'intermédiaires dans ce genre de transactions.

Ceux-là, dépourvus de toute culture footballistique, sont en train de ternir l'image du football de l'Ouest sans que personne ne lève le petit doigt. C'est là où le bât blesse. Plus grave encore, des joueurs signent des contrats ou sont maintenant dans l'effectif avant d'être surpris par leur libération sans aucune raison valable et à 48 heures du délai de clôture du mercato. Quand la rue dicte sa loi, impose ses propres règles. Quand l'intérêt personnel prend le dessus sur l'intérêt du club.

Quand cette nouvelle race de dirigeants ne pense qu'à s'enrichir, le football en ressent lourdement les retombées. Les répercussions sont si néfastes qu'elles entraînent des comportements nuisibles à la discipline. Et dire que tout le monde crie sur tous les toits qu'ils sont au service de la jeunesse et des militants du développement du développement du football à Oran et à l'Ouest. C'est le contraire, car ils ne sont là que pour leurs intérêts.

Pourquoi les clubs de l'Ouest et plus particulièrement ceux d'Oran n'arrivent plus à rivaliser avec leurs homologues du Centre et de l'Est ? Pourquoi il n'y a plus de représentativité des dirigeants de l'Ouest au sein des grandes instances footballistiques ? Comment expliquer cette fuite en avant des jeunes talents de l'Ouest vers d'autres cieux ? Et autant de questions dont les réponses justifient les véritables raisons du déclin du football à l'Ouest.