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Le choix de l'art de vivre ensemble

par Benallal Mohamed

«Contrairement aux apparences, les chantres du libéralisme n'ont rien contre l'Etat? s'il sert de béquille au capital» M.Bulard

Il est clair que certains propos lus dans la presse nationale, écoutés à la radio ou bien regardés à la télévision nous conduisent à penser que les personnalités ministrables et les premiers responsables des grandes boîtes les plus en vue ne vivent pas dans le même contexte de la logique ni le même univers que le nôtre. C'est une raison en plus qui nous conduit à segmenter virtuellement ceux qui tirent la charrette de ce pays.

 Une classification de système s'impose pour mieux nous situer. Cependant, nous pouvons dans un premier temps faire un petit classement selon les écoles, les approches et philosophies politiques en trois grandes petites familles :

-1- Le socialisme (socialisme, communisme, sociale démocratie),

-2- Le conservatisme (nationalisme, royalisme)

-3-Et le libéralisme (capitalisme classique, capitalisme néoclassique).

 Ces trois forces systémiques contenant la philosophie idéologique ne sont ni visibles, ni présentes, dans notre contexte partisan, politique et socia algérien, ni représentées par un seul parti politique qui mène sa dance à plusieurs valses politico-économique-financière sans le social et encore moins le culturel.

 Chaque parti politique par principe algérien a une certaine intensité virtuelle plus ou moins sociale qui ne rime pas avec le socialisme, ni le conservatisme ou libéralisme dans son idéologie, encore moins dans son programme et dans ses contenances.

 Il y a ceux qui adhèrent par principe informel seulement au libéralisme sauvage dans le domaine financier (spéculation) et non économique (accumulation du capital).

 Dans la société ultralibérale, les gens ne demandent plus comment ils vont mais combien ils valent.

 Par contre, il y a aussi ceux qui adhèrent en général au libéralisme dans le domaine des mœurs, des conduites, des coutumes, de l'éducation, des habitudes, de la mentalité, la mode, la morale, l'usage?).

 Un esprit libéral ne voit qu'un seul libéralisme ou le commun ne fait pas partie du jeu économique.

 Il est certain que les trois systèmes : socialistes, conservateurs et les libéraux ne peuvent vivre dans une société chaotique car leur fonctionnement devrait se faire par un ordre et une discipline qui doivent sous-entendre la société, cette dernière permet au pouvoir politique de mieux s'organiser selon soit les intérêts, soit les principes de la révolution?

 Les conservateurs considèrent que l'ordre et la discipline qui doit sous-tendre la société est un ordre organiciste et disciplinaire qui permet de mieux avancer pour le bien-être.

-Les socialistes par contre croient en l'efficacité d'un ordre construit grâce à la raison et au bon sens permettant de prendre le sort de la révolution socialiste.

-Les libéraux considèrent que l'ordre s'auto-organise dans les marchés comme l'offre et la demande, pour peu que les droits et devoirs des personnes soient clairement définis et la balance s'équilibre toute seule quand les forces sont égales.

 Des politologues ont certainement dû hiérarchiser ces systèmes ou idéologies selon une direction donnée

- Pour le libéralisme : ils les ont situés probablement à la droite, c'est pour cela qu'on dit que la droite est capitaliste, libéralise, tout est permis dans l'égocentrisme? La liberté l'emporte sur la l'égalité

- Pour le socialisme : ils l'ont mis à gauche ; ce sont des gauchistes, des gens bien qui défendent les pauvres et ils sont équitable dans la répartition du bien social, ils font valoir l'égalité matérielle au détriment de la liberté de conscience

- Pour le conservatisme : ils ont préféré peut être le mettre au centre avec le «ni..ni» et le» oui? mais !».

- Le problème consiste peut-être par supposition

qu'à la droite, on trouve exclusivement des ultra-étatistes.

 Qu'à gauche ceux qui s'abreuvent du nationalisme.

Et qu'au centre des socio-démocrates, se sont les libéraux qui aiment un Etat de droit minimal et protecteur des droits de l'individu.

 «Quand je donne à manger aux pauvres, on me dit «Saint», quand je demande pourquoi les pauvres ont faim, on me dit «communiste» dom Hélder Cãmara, évêque brésilien

 L'ensemble de ces trois conceptions partagent en effet un culte pour un Etat tout puissant pour la construction d'une société sous la supervision d'un «GRAND CHEF», Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Fidel Castro ne s'est pas donné lui-même ce surnom, qui a été inventé par les médias occidentaux pour le désigner.

«De quoi est né le socialisme ? De la révolte de tous ces sentiments blessés par la vie, méconnus par la société. Le socialisme est né de la conscience de l'égalité humaine». Léon Blum

Pour les socialistes, la société devrait s'organiser par le principe de la raison et du bon sens.

 L'Etat en fin de compte en tant qu'institution doit contrôler démocratiquement par des responsables révolutionnaires les mécanismes et les règles.

 Le rôle de l'Etat de droit est par conséquent d'analyser scientifiquement la société pour la construire en mieux et plus dans le bien être afin de garantir une égalité de fait.

 Les droits de la personne peuvent donc être limités par des objectifs définis par la raison collective au nom de l'intérêt général qui prime sur l'intérêt individuel.

 Les différentes sortes de constructions de sociétés idéales ne sont pas nouvelles, mais toutes ont un point commun :

- une sévère limitation de la liberté individuelle. Ne dit-on pas pour que la photo de famille soit parfaite, il faut que personne ne bouge sans autorisation du photogtaphe.

-Aujourd'hui, l'expérience du recours à une révolution violente (armée de couleurs ?) pour construire une société ?parfaite' n'est plus d'actualité, car elle mène au chaos et qui arrange bien les intérêts des multinationales, les nouveaux maîtres de la finance planétaire.

-Il y a ceux qui par décrets et règlements construisent une société idéale en s'appuyant sur un Etat de droit qui commande et contrôle les actions et les activités des populations.

Pour les libéraux, ces objectifs peuvent être louables ; le moyen pour y parvenir (la force de l'Etat contre les droits de la personne) est immoral et inefficace, voire nuisible compte tenu de la complexité de cette société.

 «Sans la République, le Socialisme est impuissant, sans le Socialisme, la République est vide.» Jean Jaurès

 Enfin actuellement nous constatons que les libéraux s'opposent aux étatistes (privatisation par tout moyen, de tout ce qui est public) qu'ils soient de droite, de gauche ou du centre et soutiennent la droite, la gauche ou le centre pour peu qu'ils soient libéraux.

 Il est bien vrai que la liberté, l'égalité devant la loi, c'est la justice et la justice exacte devrait rester neutre entre le fort et le faible, le pauvre et le riche, le savant et l'ignorant, le propriétaire et le prolétaire. Seulement, face aux intérêts égoïstes, dans un contexte ou l'informel est maître, par conséquent laisser aux hommes politiques et les responsables leur liberté, qui font intervenir entre eux des lois qui leur paraissent justes, c'est sacrifier le pauvre, le faible, l'ignorant, le prolétaire, le démuni, que se soit dans un système ou dans l'autre. Dans les pays les plus démocratiques, 1% détiennent la richesse du pays et c'est eux qui gouvernent alors que 99% sont gouvernés?

 Les socialistes et les économistes, consiste en ceci: les socialistes croient à la rivalité essentiel des intérêts. Les économistes croient à une homogénéité naturelle, ou plutôt à l'ajustement nécessaire et progressif des intérêts. Tout est là.

 Par conséquent, il a été dit en politique que la politique républicaine, c'est l'art de faire croire au peuple qu'il est gouverné, par contre la politique démocratique, c'est bien l'art de lui faire croire qu'il gouverne enfin la révolution, c'est quand il croit vraiment.