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Sécurité routière: Du nouveau pour le transport de voyageurs et de produits dangereux

par Yazid Alilat

Dorénavant, les transporteurs de produits dangereux devront posséder un certificat de capacité professionnelle. C'est ce qu'a annoncé hier mercredi le ministère des Transports et des Travaux publics, selon lequel le transport de marchandises dangereuses sera soumis aux dispositions de la loi 17/05 du code de la route.

 Le ministère a également insisté pour que les chauffeurs routiers aient même le certificat de capacité professionnelle pour le transport de marchandises et des personnes. Ils pourront, a-t-il précisé, suivre une formation continue pour s'initier à ce type de transports spécifiques, dont les produits dangereux et les voyageurs, cela pour éviter les trop nombreux accidents de la route impliquant des poids lourds et des chauffeurs d'autocars.

 C'est un peu dans ce sillage que le directeur du Centre national de prévention routière, Ahmed Naït El Hocine, a rappelé hier lors d'une conférence de presse que ses services coordonnent leurs actions avec les ministères des Transports et de l'Intérieur «pour la révision du code de la route, à travers l'actualisation du certificat de transport des produits dangereux, pour éviter la répétition de graves accidents de la route». Il a indiqué que la Société nationale des transports routiers (SNTR) sera chargée de la formation des candidats au certificat professionnel de transport des produits dangereux, avec notamment la révision des programmes de formation pour ce type de véhicules. Sur le permis de conduire, il a annoncé que l'examen futur pour son obtention sera réalisé par un procédé multimédia, pour éviter toute intervention humaine qui aiderait le à l'obtenir. Mais, cela ne sera possible que lorsque la délégation à la sécurité routière sera opérationnelle, a-t-il dit. Il a ainsi expliqué que les futurs candidats au permis de conduire seront face à des questions sur support multimédias, «et ils devront y répondre intelligemment, et sans questions classiques pour éviter l'intervention de personnes dans l'obtention du document, pour faire baisser les accidents de la route», a-t-il ajouté. «C'est là un des chantiers de la délégation à la sécurité routière, avec un fonds pour son financement tiré des contraventions, sans faire appel au Trésor public», affirme M. Nait El Hocine. En 2016, le retrait de 1,6 million de permis de conduire a permis de récolter, à travers des amendes, 1,7 million de dinars. Le parc des permis de conduire compte plus de 10 millions de documents en Algérie. M. NaIt El Hocine avait déjà expliqué, sur la prochaine introduction du système de permis à points, qu'il sera mi en œuvre avant la fin de 2017.

 Rappelons que la délégation nationale à la sécurité routière a été créée «sur proposition du ministère de l'Intérieur, qui rejoint les recommandations du plan mondial pour la décennie de la sécurité routière, et invite les Etats membres à mettre en place un organisme leader en matière de sécurité routière», avait expliqué M. Naït El Hocine. «Les missions de la délégation nationale à la sécurité routière portent sur le regroupement des compétences existant au ministère, harmoniser le dispositif législatif et réglementaire dans le domaine de sécurité routière, mettre en œuvre un plan stratégique de prévention qui sera élaboré conformément aux orientations du gouvernement», avait-il expliqué à la radio nationale. Il a souligné que la priorité «est de mettre en place un système national de collecte de données pour comprendre le phénomène (des accidents de la route), et fournir une aide à la décision des politiques pour comprendre ce phénomène».

 Le bilan du 1er semestre 2017 est dramatique : plus de 1.695 personnes ont péri dans 12.358 accidents de la circulation contre 1.919 durant la même période en 2016. Soit une baisse de 11,67%. M. Naït El Hocine a relevé que les jeunes conducteurs étaient les plus touchés par les accidents de la route au premier semestre 2017, la tranche d'âge comprise entre 18 et 29 ans étant impliquée dans 4.482 accidents, soit 36,27% du nombre global des accidents de la route.

 Quant aux conducteurs titulaires d'un permis de conduire de moins de 5 ans, ils représentent la moitié des conducteurs impliqués, soit 49,53%, alors que les chauffeurs professionnels sont impliqués dans 1985 accidents durant cette période. En 2016, il y a eu plus de 3.718 morts et 41.544 blessés dus aux accidents de la route, soit dix morts par jour.