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Protection du consommateur: Les commerces de glaces dans le collimateur

par J. Boukraa

  Depuis le début de la saison estivale, une forte présence des marchands de glace est observée. Un commerce très rentable qui n'exige pas de gros moyens financiers, particulièrement durant cette période de grandes chaleurs. Cependant, certains commerçants avides de gain facile, ne respectent pas les conditions élémentaires d'hygiène dans la préparation de la crème et des glaces. Certains vendeurs utilisent souvent du lait en poudre, à défaut de lait cru ou en sachet, des œufs qui ne sont pas parfois frais, de l'eau de qualité douteuse, des colorants et des arômes parfois périmés. Ces apprentis glaciers exercent parfois sans autorisation et échappent ainsi à tout contrôle, alors que de nombreux cas d'intoxication alimentaire sont enregistrés chaque année, notamment durant la saison estivale.

Afin de préserver la santé des citoyens, une campagne de contrôle des crémeries et magasins de vente des glaces a été lancée par la direction du commerce et les bureaux d'hygiène communale. Les risques d'intoxication alimentaire existent tout au long de l'année. Mais durant la période estivale, ils deviennent plus importants en raison de la chaleur qui favorise le développement des microbes.

Les bactéries qui transmettent les infections alimentaires les plus courantes sont la salmonelle, le campylobacter et la listeria. Chacune se développe et s'attrape d'une façon spécifique. C'est pour cela que les contrôleurs procèdent à des prélèvements d'échantillons de glace et de produits utilisés dans sa préparation. Durant la saison estivale, les marchands de glace poussent comme des champignons dans tous les quartiers et cités. Les clients sont nombreux et n'accordent aucune importance aux conditions d'hygiène. Même lorsque les prix sont élevés, les marchands sont peu soucieux des conditions d'hygiène. Ils ne nettoient pas suffisamment leurs ustensiles et équipements.

Pour ce qui des prix des glaces, cela dépend de l'endroit où se situe le commerce, des arômes et de la présentation de la glace. Aux quartiers populaires comme El-Hamri, Medina Djedida , Medioni ont trouve des cornets de glace de 50 à 100 dinars et des pots de 150 à 250 dinars. Alors qu'à El- Akid Lotfi, ou encore au Front de Mer, le prix du cornet peu atteindre les 300 dinars et les coupes à?1.000 dinars.

Mais dans les petites localités et autres bourgades on trouve des commerçants véreux qui proposent des glaces à l'origine douteuse, fabriquées dans des ateliers et laboratoires clandestins. Les gens, les enfants en particuliers, en raffolent à cause de leurs prix qui défient toute concurrence. Les glaces sont vendues dans des pots plastiques transparents qui ne comportent aucune indication sur le fabricant ou la liste des composants et surtout aucune trace de date de fabrication ni de péremption.

Dans le même cadre une grande opération de salubrité publique a été lancée par la DSP d'Oran à travers tout le territoire de la wilaya, particulièrement sur la Corniche et les sites à forte densité touristique. Cette opération vise à éviter tout risque de quelque nature que ce soit au citoyen en général et aux estivants en particulier. Des agents de la direction sillonnent les commerces de produits alimentaires et aussi les hôtels afin de vérifier l'application de la directive relative au contrôle médical des vendeurs et autres préparateurs de mets à consommer sur place ou à emporter ainsi que les agents qui sont en charge de l'accueil des citoyens.

Notons que cette directive stipule que certaines catégories de personnel doit passer une visite médicale afin s'enquérir de leur état de santé et déceler tout danger de contamination en cas de maladies graves telles que la présence d'eczémas sur les mains, des maladies dermatologique contagieuses, psoriasis ou autres, des pathologies respiratoires, des hépatites.

Prés de 150 cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés durant les six premiers mois de l'année en cours, selon la direction de la santé. Cependant ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car les cas individuels sont généralement traités chez les médecins de quartier. Certains même préfèrent acheter des médicaments sans consulter de médecin.