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En attendant le nouveau cahier des charges: L'étude de projets de montage de véhicules gelée

par Abdelkrim Zerzouri

Comme on pouvait s'y attendre, notamment à la suite de la dénonciation du «marché de dupes» relativement au montage industriel des véhicules automobiles en Algérie, qualifié par le ministre de l'Industrie et des Mines, lui-même, «d'importation déguisée», le gouvernement a décidé de «temporiser» en matière d'études des demandes de projets dans ce domaine, en attendant l'élaboration d'un nouveau cahier des charges adéquat.

Il fallait trancher dans le vif du sujet, surtout devant de nombreux constructeurs qui ont montré leur intention d'investir dans ce créneau, dont les Iraniens et les Japonais qui ont transmis le message par le biais de leurs ambassadeurs lors de récentes audiences que leur a accordées le ministre de l'Industrie et des Mines. La décision en question a été prise, dimanche dernier, lors d'un Conseil interministériel consacré à l'examen du dossier relatif au montage industriel des véhicules automobiles, et qui a été présidé par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Ce Conseil interministériel, indique lundi un communiqué des services du Premier ministre, s'est tenu en présence notamment des ministres, respectivement, des Finances, de l'Industrie et des Mines et du Commerce, ainsi que du représentant du ministère de la Défense nationale, du Gouverneur de la Banque d'Algérie et du représentant de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF).

Lors de cette réunion, «le ministre de l'Industrie et des Mines a présenté un exposé portant sur les conditions réglementaires, techniques et organisationnelles régissant actuellement la réalisation des chaînes industrielles de montage des véhicules automobiles. Les principaux acteurs et intervenants dans cette sphère d'activité ont ensuite relevé les failles et autres incohérences qui la caractérisent», précise le communiqué. Au terme de ce Conseil interministériel, le Premier ministre a instruit les secteurs directement concernés en vue «de différer l'étude des projets de montage industriels nouveaux et de procéder à l'élaboration d'un nouveau cahier des charges par le ministère de l'Industrie et des Mines en concertation avec l'ensemble des parties impliquées, à l'exemple des secteurs des Finances, du Commerce, des douanes et des banques», indique la même source. M. Tebboune a souligné dans ce cadre la nécessité de parvenir à la conception d'un instrument juridique qui soit susceptible de susciter l'émergence, dans l'environnement économique national, de structures productives aptes à garantir et à favoriser «la création d'un véritable marché de la sous-traitance nationale à même d'assurer un niveau d'intégration qui soit satisfaisant, la réduction de la facture des importations, la création d'emplois et l'introduction de la notion d'équilibre et de proportionnalité d'exonération des taxes et impôts et du taux d'intégration», ajoute le communiqué. Rappelons dans ce sillage que M. Tebboune avait appelé, lors de la clôture de la session de printemps de l'APN, dimanche 2 juillet, les potentiels investisseurs dans le domaine de la construction automobile à prendre en ligne de compte essentiellement quelques paramètres importants en vue de booster cette filière, notamment l'implication des PME/PMI algériennes dans la sous-traitance et le partenariat dans le domaine de la mécanique.

Dans ce contexte, il est quasiment certain que le nouveau cahier des charges en préparation ou à préparer inclut la création de PME/PMI, cheval de bataille pour le modèle de développement économique du gouvernement Tebboune, misant en priorité sur le développement industriel de la pièce de rechange et des composants automobiles.