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Les associations sont les hypocaustes de la citoyenneté

par Benallal Mohamed*

«Chasser le gogo qui est en chaque citoyen, faire en sorte que ceux qui n'utilisent pas (ou trop peu) leur citoyenneté se réveillent, refusent les conditionnements aliénants et exigent de vivre autrement, c'est en cela que consisterait la révolution dans une République qui nous propose les moyens de la citoyenneté.» Jacques Testart

Ceux qui passent pour qu'ils ne soient pas, ces prétendus élus de toute la sphère institutionnelle, administrative et géographique confondues de notre pays de même que nos politiciens et nos responsables à tous les niveaux et toutes les dimensions du paysage sociétal défraient la chronique et des scandales sont mis à nu localement mais la plupart sont absents de la Une de nos manchettes quotidiennes.

Le principe veut et admet que les élus locaux, régionaux et nationaux se mobilisent et agissent sans cesse aux quatre temps dimensionnels pour défendre dans le cadre du respect des normes de la loi, leur commune, et cela d'une manière dévouée, prodigue et magnanime selon leur programme sinon leur promesse en concertation avec la société civile vivante.

Le bien fondé pour ne pas se décrédibiliser est d'être à l'écoute de toutes les préoccupations d'ordre général, donc il est important et essentiel qu'une activité associative soit une école pragmatique, une approche pratique pour tous et pour chacun.

«Qu'est-ce qu'un citoyen qui doit faire la preuve, à chaque instant, de sa citoyenneté» citation

Aujourd'hui, face à la déshérence de la ville et des cités qui la composent et au découragement des habitants, la léthargie inexpliquée de certains de nos fameux intellectuels de tout bord, il est urgent que massivement, les sincères habitants et citoyens animés de la bonne volonté qui se réclament du respect et du bien fondé de la République ( système ou le pouvoir est élu par le peuple ) disons sociale, tout le monde doit s'investir dans les associations afin de créer un lien social solide semblable au lien fraternel et de faire vivre la solidarité sociale pour un meilleur cadre de vie et une participation constructive pour le bien-être de tous.

C'est ainsi que l'on redonnera confiance et que l'on pourra renouer avec une théorie oubliée qui fait de la pratique constructive et positive la joie et la sérénité de la cité, c'est celle du vrai militant citoyen sincère de proximité.

Les dispositions constitutionnelles contenues dans son article 15 qui stipule que : «?.. L'état encourage la démocratie participative au niveau des collectivités locales», l'ancrage légal qui servirait de mettre en place le processus de la démocratie participative pour mener à bien les affaires publiques à travers les dimensions sociales, géographiques, environnementales? n'est pas encore mis en place.

Les droits du citoyen à l'information, à la consultation, à la concertation, à la contribution et l'enrichissement portant sur les questions et les actions des affaires publiques sont quasiment absentes dans les débats, inexistantes dans les structures fonctionnelles, le périmètre ou devrait se jouer la démocratie représentative et celle participative n'est pas réglementairement élaboré pour que le citoyen s'épanouisse dans son quartier, dans sa cité, dans sa ville, dans sa région et enfin dans son pays, pour au moins pouvoir avoir cette envie de résoudre les problèmes chroniques et quotidiens d'emploi, d'environnement, de logements, d'urbanisme, de santé, d'éducation, d'injustice pour le bien-être qui fait l'espoir des Algériens.

Les outils financiers et organisationnels servant à enraciner la culture citoyenne pour la participation dans la relation administration-citoyen pour une optimalisation des affaires publiques ne sont pas encore à l'ordre du jour dans l'esprit et la culture de notre société. Les habitants d'une collectivité locale ont le droit d'être consultés sur les affaires qui les concernent après tout, cette moindre action est en voie d'être phagocytée par les premiers responsables de l'administration des collectivités locales.

Pour l'amélioration des conditions de vie dans sa ville

Elles établissaient le lien social entre les habitants de tous les âges, entre eux et les agents économiques qui composent le tissu socio économique de la ville. L'autorité publique et la collectivité locale devront organiser des débats public avec les représentants de la société civile dans le but de s'enquérir d'une part des préoccupations des citoyens et d'autre part de créer un climat de confiance permettant de s'occuper pleinement du bien fondé des affaires publiques dans un cadre de la décentralisation utile et efficace.

Par ailleurs, les associations existent toujours, la plupart n'ont plus, ni la même ampleur, ni le même rayonnement sinon une limonade et une «millefeuille» pour fêter un fait et non dialoguer utile pour l'intérêt général, la présence de leur existence se confond pour certains de mieux se soumettre au désir de l'ordonnateur pour une éventuelle subvention. Certaines associations qui existent vraiment dans une ville sont tenues à bout de bras par quelques fidèles pour faire avancer le principe de la citoyenneté dans la «cité citadine». Enfin, la question qui se pose aujourd'hui est qu'un élu municipal, régional ou national doit avoir un lien communicatif direct avec les habitants et d'avoir le cran de superviser toutes les activités associatives pour être en phase avec la réalité locale et pour agir au quotidien avec d'autres.

Cependant notre quartier, notre cité, notre ville dépourvue de la citoyenneté dite «participative» n'est pas resté qu'un simple slogan pour certaines associations tout en attendant une loi spécifique pouvant encadrer réglementairement la «démocratie participative» et parler de «démocratie responsable» renforcera et stimulera peut-être mieux la «démocratie représentative» ; tels sont les ingrédients pouvant mettre sur orbite sociétale les prémices d'un micro «projet de société» local pour demain.

Il est possible et indispensable que tous les habitants de la ville, ceux qui se réclament de la République dite sociale et démocratique, s'investissent profondément et pleinement dans les quartiers populaires et les cités pour créer une nouvelle culture citoyenne. La démocratie réelle et durable suivie par un vrai progrès humain ne peut se faire en dehors de la culture et de la connaissance pour tous, à commencer par le citoyen. Cette aptitude devrait être stimulée par l'esprit de l'association? «May hami legdour ila jdour» (seules les souches peuvent réchauffer les braisières)?

* Ecrivain