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L'ambiance d'une journée et une soirée de veille de
l'Aïd El Fitr dans la capitale de l'Est. Jeudi, les Constantinois au centre-ville du chef-lieu de wilaya et
dans la nouvelle ville Ali Mendjeli ont vécu une
journée accablante et une soirée un peu moins, mais exténuante quand même :
chaleur accablante durant le jour, embouteillages monstres dans toutes les rues
et les vénelles des villes, affluence pléthorique,
durant la soirée, de gens venus de toutes les contrées environnantes afin de
faire leurs emplettes en prévision des deux journées de fête, échauffourées
entre les automobilistes énervés par la chaleur et le jeûne et se trouvant
bloqués dans de longues files, échauffourées incessantes dans les bureaux de
poste pour le retrait de fond, dans les marchés étroits envahis par des foules
immenses et bigarrées. Partout où l'on va on tombe sur les mêmes scènes.
A Ali Mendjeli, nouvelle agglomération qui tend à devenir un grand centre commercial réputé pour l'abondance des produits commercialisés à des prix abordables, les clients qui étaient accourus, accompagnés de leurs enfants, pour «arracher» à quelques vêtements de qualité ont été estomaqués par les prix. «L'année passée c'était mieux, nous dit une mère de famille. Cette année nous avons constaté que des articles vendus 3.500 avant le ramadhan ont subi une augmentation et sont proposés à 4.500 l'unité. Dans ce cas, les familles qui ont un revenu modeste et 5 enfants à charge ne vont pas s'en sortir», a-t-elle considéré. Passant par là, un couple de nationalité turque avec un enfant est venu confirmer ses propos en soutenant que, effectivement, les prix sont trois fois plus chers que dans leur pays. «Nous parlons en connaissance de cause, ont-ils dit, et les qualités des vêtements exposés ici et leur prix en Turquie d'où ils ont été importés. Et nous pouvons vous assurer que leur prix ici dépasse de trois fois celui du pays d'origine». «C'est beaucoup !», a considéré le couple. C'est pratiquement le même constat fait par des familles au niveau de la rue commerçante Didouche Mourad (ex-rue de France) à Constantine envahie durant la soirée par des familles entières accompagnées de leurs marmailles. A la mi-journée, et quelques pas de là, dans le hall de la recette principale de poste de la place du 1er Novembre, sous une chaleur étouffante, des centaines de clients se pressaient devant les guichets, en se bousculant, pour effectuer des retraits de fonds. Attendant chacun son tour, incommodés et les nerfs à bout, ils finissent par se chamailler à grands cris et gestes, soit avec les agents des guichets qui, les pauvres, étaient totalement assiégés, soit entre eux-mêmes pour des questions tout à fait futiles. Nous avons passé une heure dans cet endroit et, à chaque moment il y a une rixe autour d'un guichet. Et cela fut ainsi jusqu'aux environs de 16h. Sortant faire un tour dans la ville, nous avons trouvé toutes les rues bloquées par des files de véhicules et des groupes de gens attendant, dans les stations, un problématique taxi. Et dès que l'un de ces véhicules pointe le bout du nez, il est assailli. Là aussi, la situation ne se passe pas sans rixes entre les voyageurs parce qu'il faut jouer des coudes pour monter. Et dans ce jeu, les femmes ne sont pas en reste ou sont prises en défaut. Une situation des plus inextricables à la veille de l'Aïd El Fitr dont on ignorait à ce moment-là la date exacte. Dimanche ? Lundi ? Les gens attendent l'annonce de la commission d'observation du croissant lunaire installée par le ministère des Affaires religieuses qui avait, comme chacun le sait, déclaré la nuit du doute pour aujourd'hui samedi, et ce tout en installant ses «observateurs» dans différents points du territoire national. Mais les gens faisaient vite pour ne pas être pris au dépourvu. Et c'est fatalement l'effervescence qui crée le désordre. |
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