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Ramadhan: Fin de la trêve des fruits et légumes !

par Tahar Mansour

  C'était vraiment exceptionnel que les prix des fruits et légumes aient connu une certaine baisse durant le mois du Ramadhan de cette année au cours duquel tous les Algériens ont affiché leur satisfecit et, surtout, ne se sont pas privés de faire leurs emplettes quotidiennes avec le sourire aux lèvres. Ils ont même oublié les fruits exotiques à cause des restrictions sur leur importation pour se tourner vers la pastèque, la pêche, l'abricot et le melon qui étaient proposés à des prix défiant toute concurrence.

Il faut dire que l'abondance de l'offre a empêché les sangsues d'imposer leurs prix durant tout le mois de Ramadhan, allant même dans le sens contraire, celui d'une baisse des prix historique.

Mais deux ou trois jours avant l'Aïd, nous pouvons remarquer un retour tonitruant des prix des fruits et légumes, mettant mal à l'aise de nombreux fonctionnaires et retraités qui risquent de revenir bredouilles à la maison, faute de pouvoir acheter tout ce dont ils ont besoin. Bien sûr, les Algériens sont connus pour ne rien se refuser, même à des prix trop élevés, mais là il s'agit surtout de pouvoir d'achat. La surprise était grande quand, de passage au marché, nous avons remarqué que les prix de ces denrées ont été multipliés, du jour au lendemain, par deux. La tomate présentée à profusion, passe de 25 et 30 DA le kilo, à 60 DA et plus, la carotte, de 50 DA, passe à 100 DA, la pomme de terre dépasse allègrement la barre des 50 DA après avoir été cédée entre 28 et 35 DA durant tout le mois. Le poivron et le piment sont passés de 70 à 120 DA, la salade qui coûtait 60 DA est arrivée à 140 DA, le haricot vert passe de 80 à 150 DA, les haricots à écosser ont gagné près de 100 DA en passant de 200 à 300 DA le kilo, tout cela en l'espace de quelques heures seulement. L'oignon a aussi vu son prix multiplié par deux puisqu'il est cédé actuellement à 40 DA le kilo contre 20 et 25 DA avant-hier seulement.

Pour les fruits, la pastèque vaut 10 DA de plus (40 contre 30 DA), le melon passe de 70 à 100 DA, la pêche est arrivée à 150 et 200 DA (selon le calibre) contre à peine 100 DA au courant de la semaine écoulée. La banane, non encore très demandée, est vendue entre 330 et 400 DA, les cerises sont passées de 300 à 600 DA en l'espace de quelques jours seulement et les dattes, très prisées durant le Ramadhan, ont aussi connu une hausse importante en passé de 350 à 450 DA et de 550 DA à 750 DA pour la qualité assez bonne, bien qu'il y ait toujours un mélange imposé avec celles de moindre qualité.

Les viandes rouges n'ont pas bougé d'un iota bien que de nouvelles boucheries ?de la Rahma' aient ouvert leurs portes en proposant des prix assez intéressants mais la qualité n'est pas toujours présente, surtout pour la viande hachée qui est présentée en grande quantité avec tous les risques que cela comporte. Le prix du poulet varie de 250 à 350 DA selon les jours et les lieux. Toute cette variation des prix des fruits et légumes a fait dire à un vieux retraité que «la trêve des légumes est terminée». Il y a aussi lieu de noter que le lait en sachet commence aussi à se faire rare, sauf chez ceux qui le commercialisent à 30 DA ou ceux qui imposent un sachet de «lait de vache» à 60 DA en concomitance avec le lait normal à 25 DA le sachet. Les services compétents devraient se pencher sur ce phénomène pour éviter tous ces déboires aux honnêtes gens.