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Constantine - Ruée sur les boucheries

par A. Mallem

Hier matin, vendredi, à la veille du Ramadhan annoncé pour le lendemain samedi, les marchés des viandes à Constantine ont connu une flambée des prix remarquable.

En effet, ces marchés, qui n'ont pas désempli durant les journées de mercredi et jeudi, ont connu une spéculation effrénée sur les prix des viandes rouges et blanches. Le prix de la viande de veau, qui se négociait quelques jours auparavant à 850 dinars le kilo, est monté brusquement en flèche chez la plupart des bouchers pour se proposer à 1.250 et 1.350 DA, selon les morceaux choisis. Le poulet, qui était la veille à 250 dinars le kilo, est monté jusqu'à 370 dinars. Il faut dire aussi que la demande était trop forte. Malgré cela, les stands des vendeurs étaient assaillis par une clientèle nombreuse.

De sorte, qu'à 10h du matin, les stocks de viandes étaient vite épuisés. «Revenez demain matin. Je serais ouvert à partir de 6h», lançait un boucher à une clientèle désemparée. A 8h30, dans le quartier de la vieille ville Souika, tout au long de la rue Mellah Slimane parsemée de magasins de bouchers, il était impossible de se frayer un chemin et atteindre un étal de vente, à cause de la pléthore de clients amassés autour des étals.

Devant le spectacle des achats effrénés auxquels se livraient les citoyens, les avis divergent. «Tant que la viande importée par le gouvernement n'est pas arrivée et que les souks de la solidarité ne soient pas encore ouverts, il faut s'attendre à des hausses records des viandes rouges et blanches pendant le Ramadhan», nous ont confié des consommateurs rencontrés à Souika.

D'autres que nous avons rencontrés dans les marchés de Boumezzou et Bettou, se sont montrés optimistes en considérant que la hausse ne va durer que les premiers jours du carême. «Ensuite, les prix de la viande vont se stabiliser à leur niveau initial d'il y a tout juste une semaine». «Et ceux d'autres produits essentiels, comme le lait par exemple ?». La réponse à cette dernière question est venue de membres du syndicat des commerçants, l'UGCAA. Ces derniers nous ont signalé que l'unité de fabrication du lait subventionné et conditionné en sachet de Chaabersas a décidé enfin d'augmenter sa production journalière en passant, depuis mardi dernier selon leurs dires, de 190.000 sachets par jour à 270.000. «Et cela viendra s'ajouter à la production des unités privées et renforcera considérablement la production dans ce secteur pendant ce Ramadhan». «Il en est de même, ont-ils ajouté, pour les fruits et légumes qui sont disponibles, et en grandes quantités. Et on peut vérifier dans les marchés où leurs prix n'ont pas changé. La pomme de terre et l'oignon à 50 dinars le kilo, la tomate à 60 dinars, la salade verte à 100 dinars, etc. Et même les prix des fruits de saison comme les nèfles, les pêches et les cerises commencent à décliner», ont fait remarquer nos interlocuteurs. Phénomène que nous avons effectivement remarqué lors d'une tournée que nous avons effectuée hier matin aux deux marchés de Boumezzou et Bettou.