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ES Guelma: On achève bien les légendes

par A. Mallem

Finalement, l'Espérance de Guelma n'a pas réussi à éviter la rétrogradation en division inter-régions, comme le souhaitaient ses nombreux fans et la population de toute une wilaya dont elle a hérité le flambeau d'un football de légende, celui des Seridi, Essalhi, Hachouf, Hemami, Abda, Dafri, Djebri, Bouregbi, Kerdoussi, Djeroud et consorts. Ces derniers auront été les dignes héritiers de leurs glorieux prédécesseurs de la décennie 50, avec le titre de champion d'AFN 1955, et dont peu de jeunes savent qu'elle a dominé le football d'Afrique du Nord à cette époque bénie où la concurrence était pourtant très rude, avec de grands clubs, tels le WAC, l'USMO, le SCBA, le FC Blida, le SAM, l'ASSE, l'AS Bône, le SC Hammam-Lif et bien d'autres dont les exploits retentissants sont attestés par les archives. Hélas, la génération actuelle du football guelmi a vu s'éteindre la flamme et a laissé tomber le flambeau. C'est pourquoi de nombreux supporters de l'Escadron Noir, des plus vieux aux plus jeunes, la gorge nouée et les larmes aux yeux, nous ont narré les étapes d'une saison catastrophique qui a fini par provoquer le malheur de leur club. «C'est comme si le ciel nous est tombé sur la tête ce vendredi noir à l'issue de la rencontre contre les Dauphins de Collo», a déclaré un vieux supporter. Et d'ajouter: «Une grande tristesse a envahi la ville. L'amertume est dans tous les cœurs des Guelmis, à tel point qu'il est normal que peu de gens arrivent à s'exprimer sur cette véritable tragédie». En fait, l'ESG est reléguée une journée avant la fin du championnat après la défaite subie à Collo face à l'équipe locale. Plus lucide, un vieux supporter et ancien joueur de l'Escadron Noir a fait une rétrospective sur la crise de l'été dernier en disant que «celle-ci fut fatale aux dirigeants qui avaient réuni des joueurs et constitué une équipe avec un effectif tout juste moyen, mais capable, s'il avait été bien pris en charge, d'assurer le maintien. Il faut rappeler que cette équipe a été constituée en un temps record et ses joueurs ont été qualifiés à la hâte, 24 heures seulement avant le coup d'envoi du championnat, sans la moindre séance d'entraînement ! Mais trêve de lamentations. Qu'on le veuille ou non, cette issue était prévisible, car elle est la conséquence de la lutte des clans. Ajoutons le blocage du compte bancaire qui a fini par mettre le club à genoux. Et puis, l'entourage du club est le même depuis une quinzaine d'années, composé des mêmes personnes, des magouilleurs qui alimentent une lutte de clans sans merci, entretenue aux dépens de l'équipe qui a fini par abdiquer». Toutefois, notre interlocuteur considère qu'il ne faut pas perdre espoir et que ce qui à été détruit peut être reconstruit, «pour peu que les vrais enfants de l'ESG soient de retour aux commandes, et que la composante de l'actuelle assemblée générale soit revue de fond en comble. A mon sens, c'est la condition sine qua non de la renaissance de l'Espérance», a-t-il conclu.