Quatre commerçants de la ville de Hamma Bouziane, épinglés par les contrôleurs des prix de la
direction du Commerce en train de vendre la semoule à des tarifs dépassant le
seuil fixé par la loi, ont fait l'objet, dimanche dernier, de sanctions
financières et reçu des avertissements de fermeture de locaux en cas de
récidive. Trois d'entre eux ont écopé d'une amende de 10 millions de centimes
chacun, et le quatrième d'une amende de 32.000 dinars, a-t-on appris auprès des
concernés.
« Nous considérons ces sanctions injustes
et disproportionnées, avec la prétendue faute que nous aurions commises »,
ont-ils fait valoir, en estimant qu'ils n'avaient pas enfreint la loi. « En
vendant cette semoule de meilleure qualité, donc très prisée par les
consommateurs, nous n'avons fait que répondre à la demande de notre clientèle,
à laquelle nous avons voulu rendre service, en cette veille du mois de Ramadhan
», nous ont-ils expliqué. Ajoutant que « dans cette affaire, nous avons relégué
l'aspect pécuniaire au second plan, car il faut signaler que nous achetions le
sac de 25 kg de semoule extra, chez le dépositaire qui détient le monopole de
distribution de ce genre de semoule, dans la ville, à raison de 1.175 dinars le
sac de 25 kg et nous le cédons à nos clients au tarif de 1200 dinars, se
contenant de la modique marge bénéficiaire de 25 dinars, sur le sac ». Ils ont
reconnu néanmoins, que le dépositaire en question ne leur délivre aucune
facture d'achat. Contacté hier, M. Boularak Zidane,
directeur du Commerce de la wilaya, a répondu, d'abord, en disant qu'il était
au courant de ce dossier. « Nous suivons régulièrement ce genre d'affaires, à
travers la wilaya et établissons des rapports journaliers que nous transmettons
à notre tutelle centrale, le ministère du Commerce ». Sur le fond, le directeur
du Commerce a considéré que ces commerçants étaient doublement fautifs. Primo,
pour n'avoir pas affiché les prix et secundo pour avoir été pris, en flagrant
délit de vente de la semoule à des tarifs dépassant celui fixé par la loi, qui
est de 1000 dinars, le sac de 25 kg. « Car, il faut signaler, a-t-il poursuivi,
que les citoyens de la ville se sont plaints des tarifs pratiqués par ces
commerçants. Et enfin, les contrôleurs ont constaté, chez certains d'entre eux,
stockés dans des locaux immenses, des quantités de sacs de semoule dont la
valeur dépasse les 100 millions de centimes. Et cette marchandise est destinée,
selon toute évidence, à alimenter la spéculations sur ce produit, pendant le
mois de carême ». Le directeur du commerce d'ajouter, apparemment à l'adresse
des plaignants, que le tarif de 1000 dinars le sac de semoule de 25 kg a été
imposé par la loi et non par la direction du Commerce, comme le croient, à tort
les commerçants qui ont été verbalisés, ainsi que beaucoup de leurs collègues.
« Et moi, je ne fais qu'appliquer la loi », a conclu M. Boularak.