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Exploitation des enfants dans le domaine du travail: Deux employeurs traduits en justice

par J. Boukraa

A Oran et à l'instar des autres villes du pays, des enfants en bas âges sont plongés dans le monde du travail.

Des personnes n'ayant pas atteint l'âge de la majorité s'adonnent à de pénibles besognes pour aider leurs familles à subsister. Même si les pires formes d'exploitation des enfants n'existe pas en Algérie, cela n'a pas empêché l'inspection de travail de lancer une enquête sur l'exploitation des enfants dans le domaine du travail. Selon M. Bendib, inspecteur régional du travail, « cette enquête lancée fin mars a touché à ce jour, à Oran, 364 lieux de travail avec un effectif de 3.634 employés. Les contrôles se sont soldés par l'établissement de deux procès-verbaux pour exploitation de mineurs. Les deux infractions ont été constatées dans deux sociétés privées. Les deux entreprises ont été traduites en justice». Les mêmes services ont relevé 11 cas de travail d'enfants dans les wiaya de Tlemcen, Mostaganem, Mascara, Aïn temouchent et Sidi bel Abbès. La wilaya de Tlemcen vient en tête de liste avec 6 cas. Au total les inspecteurs de cette région ont visité 1.710 lieux de travail totalisant 13.376 employés (dans les wiayas d'Oran, Tlemcen, Mostaganem, Mascara, Aïn temouchent et Sidi bel Abbès). Selon notre interlocuteur les infractions ont été constatées dans les entreprises du BTPH. Les 11 entreprises ont été traduites en justice et les enfants ont été sensibilisés, pris en charge et orientés vers le secteur de la formation professionnelle, avec suivi et accompagnement.

Certains enfants, scolarisés ou non, travaillent dur comme fer pour gagner quelques dinars qui couvrent des besoins vraiment élémentaires. A un âge où ils devraient être à l'école, ils se trouvent contraints d'intégrer le monde du travail, avec tous les risques de détérioration physique due au surmenage, à l'exposition aux intempéries, au travail de nuit, à l'irrégularité des repas et du sommeil, à l'usage des stimulants (cigarettes, café?), aux maladies vénériennes et aux agressions verbales, corporelles et même sexuelles. Les exemples sont multiples. A Oran, il n'y a pas un marché, un quartier ou une ruelle où on ne trouve pas des enfants qui proposent des produits à vendre. Ils vendent de tout, des sachets en plastique, du pain traditionnel, des cigarettes... D'autres frappent aux portes pour chercher du pain rassis ou des produits recyclables.