L'information relative à l'importation de viande fraîche de l'étranger, pour juguler la hausse des prix des viandes produites localement, a été bien accueillie au niveau local.

Malheureusement, autant l'information a réjoui les consommateurs à la bourse modeste, autant son arrivée sur le marché local et sa distribution avant le Ramadhan reste très incertaine. «Nous sommes à deux semaines du Ramadhan et le mystère sur l'arrivée et les modalités de distribution de cette denrée sur le marché local reste entier», nous ont confié des bouchers locaux. Personne ne sait la date de la distribution de cette viande sur le marché local, ni quel sera son prix ni le lieu où on peut s'en procurer ! Et en l'absence de communication des secteurs concernés du commerce ou de l'agriculture, les commerçants ne savent pas à qui s'adresser pour avoir des réponses à leurs questions. Pour notre part, nous avons tenté de trouver des réponses au niveau de la direction du Commerce, chez l'organisation des commerçants UGCAA ou à la direction de l'Agriculture, mais on ne sera pas plus avancé. Car, le directeur du Commerce, M. Boularak, à qui nous avons posé les mêmes questions, nous a avoué que, lui non plus, n'a encore aucune information, ni sur la qualité de la viande ni sur sa distribution. Et il nous orienta vers les responsables de la direction de l'Agriculture où il se pourrait, avait-il dit, qu'ils soient plus informés. Nous avons interrogé le directeur de wilaya des Services agricoles (DSA), M. Ghediri, qui nous donna la même réponse négative en nous renvoyant vers la direction du Commerce !

Dans cette situation de flou au niveau local, il reste à rappeler que les 19 importateurs nationaux agréés par le ministère du Commerce ont bénéficié de licences pour importer une quantité de 20.000 tonnes de viandes rouges fraîches, dont 50% seront importées d'Espagne, et le reste proviendra de France, d'Italie, du Brésil et de la Nouvelle-Zélande. Ceci étant dit, comme les procédures d'importation sont longues (cahier des charges, contrôle sanitaire aux frontières, etc.), l'arrivée sur le marché local de cette denrée risque de se faire encore attendre. Un responsable local, qui veut garder l'anonymat, a confié qu'«il est certain que les consommateurs constantinois ne pourront pas goûter à cette viande dans la première quinzaine du Ramadhan».

Enfin, à deux semaines du début du Ramadhan, dont la date probable est annoncée pour le 27 mai courant, les préparatifs pour accueillir ce mois sacré ont déjà commencé au niveau des ménages constantinois. Ces derniers ont appris à compter avec la flambée des prix que connaissent habituellement les denrées alimentaires dès les premiers jours du carême et font naître chez les consommateurs des réflexes de stockage de quantités de matières de première nécessité, notamment les viandes blanches et les viandes rouges, que les ménages stockent dans le congélateur. Cette tendance a été remarquée ces derniers jours au niveau des marchés de la ville où les gens, profitant des prix relativement cléments, achètent autant qu'ils peuvent les quantités nécessaires pour franchir, au moins, le cap de la première semaine de jeûne.