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Service de procréation assisté de l'EHU: Plus de 300 couples infertiles pris en charge chaque année

par J. Boukraâ

  Entre 10 et 15% des couples algériens, légalement mariés, souffrent du problème de la stérilité. La naissance de plus en plus de bébés grâce aux techniques de la procréation, médicalement assistée, a encouragé et redonné espoir à des centaines de couples, souffrant de l'infertilité. Depuis son ouverture, en 2009, le service de procréation, médicalement assistée, de l'établissement hospitalier universitaire ?1er Novembre 1954, d'Oran traite, chaque année, plus de 300 demandes de couples stériles. Ledit service, en collaboration avec la Société algérienne de fertilité et de contraception (SAFEC), ont organisé, hier et avant-hier, le 5ème congrès sous le thème : « Préserver la santé génésique». Cette rencontre a mis en avant le thème de la cryoconservation sociétale, (La congélation des gamètes) qui est, désormais, possible en Algérie, avec la mise en place d'une banque de gamètes, au service de Gynécologie-obstétrique de l'EHUO. Cette unité, deuxième du genre, à l'échelon national et mise en place en 2008, offrira ainsi la possibilité aux couples de congeler, leurs spermatozoïdes et ovocytes, avant de subir des traitements à risque. Les travaux du congrès ont été marqué par la présentation d'une quarantaine d'interventions, des différentes régions du pays et de l'étranger (France) et traitant d'autre thèmes comme la prise en charge de l'infertilité de la femme et de l'homme, les cancers gynécologiques et mammaires, la grossesse à haut risque, l'endométriose, l'échographie en gynécologie et obstétrique, la colposcopie et l'endoscopie en gynécologie. Cette rencontre était une occasion pour aborder les facteurs de la stérilité comme l'obésité qui multiplie par trois les risques de l'infertilité, chez les femmes. L'excès de poids entraîne un dérèglement de l'axe hypothalamus ? hypophyse - ovaires. La graisse corporelle affecte la production de gonadolibérine, l'hormone qui active deux autres hormones indispensables à l'ovulation. A l'EHU d'Oran, une unité de chirurgie bariartique (chirurgie de l'obésité) permet de prendre en charge les cas d'infertilité liée à l'obésité. Les femmes qui subissent des chirurgies bariatriques peuvent concevoir après 6 mois, seulement, de l'intervention. Aussi, des solutions plus ?soft' peuvent être proposées à des femmes en surpoids, comme le suivi d'un régime alimentaire sain pour baisser leur poids, afin d'améliorer leur ovulation. Longtemps considéré comme sujet tabou, touchant à la pudeur des couples algériens, la fertilité est abordée, actuellement, avec plus de lucidité par ceux qui en souffrent. Ceux qui vivent ce problème essayent tout? ils se laissent même parfois abuser par des charlatans et de herboristes. Il y a, enfin, ceux qui optent pour la science, ceux qui choisissent la procréation, médicalement, assistée, plus efficace et surtout plus sécurisée. Telle que l'unité spécialisée en aide à la Procréation médicalement assistée (PMA) relevant de l'EHU d'Oran. Toutefois, en Algérie, l'activité peine, à démarrer dans le secteur public, en dépit de la volonté des autorités sanitaires, à faire aboutir trois centres de procréation médicalement assistée, à Alger (hôpital Parnet), Constantine et Oran. Probablement pour cette raison, l'opération demeure, relativement, coûteuse. À quelques différences près, la dizaine de cliniques investies dans la PMA pratiquent, une insémination artificielle pour 50.000 DA, la fécondation in vitro à 200.000 DA et une micro-injection à 300.000 DA. Si l'acte lui-même n'est pas remboursable, la CNAS prend en charge le traitement y afférent.