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Constantine - Maladies chroniques non transmissibles: «Les maladies cardiaques tuent plus que le cancer»

par A. Allem

Dans une communication, faite jeudi, au cours d'une journée médicale sur la prise en charge des maladies chroniques non transmissibles, organisée par le Bureau de wilaya de Constantine du Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP), le professeur Rhouati Adel, cardiologue au CHU de Constantine, a parlé des nouveautés introduites dans le domaine de la prise en charge et du traitement des maladies cardiaques. « En cardiologie, a-t-il affirmé, les nouveautés résident dans le diagnostic et dans le domaine thérapeutique. En matière de diagnostic, il y a des dosages plus fiables permettant d'éliminer, plus rapidement, une crise cardiaque dont le traitement comporte, actuellement de grands problèmes, au CHU de Constantine».

Sur le plan thérapeutique, a poursuivi le communicant, «il y a de nouveaux médicaments qui fluidifient le sang, les anti-agrégants, qui sont plus efficaces et sont disponibles chez nous». D'autre part, a-t-il annoncé, «nous attendons avec impatience l'installation de la salle de cathétérisme, envoyée il y a quelques jours, par le ministère de la Santé ». Interrogé sur cette autre nouveauté, notre interlocuteur a indiqué que l'apport de l'appareil de cathétérisme dans la prise en charge des malades est primordial. « On ne peut pas envisager une prise en charge efficace des patients souffrant d'une maladie cardiaque sans le cathétérisme. Car c'est grâce à un tel appareil qu'on peut améliorer le pronostic des patients victimes de crise cardiaque, en améliorant notamment le pronostic. Et à partir de là, le patient se trouve pratiquement soulagé dans les deux ou trois jours suivants et il peut sortir de l'hôpital guéri pour reprendre, normalement sa vie», a expliqué le communicant.

Aussi, ce qu'il y avait encore d'intéressant dans la communication du professeur Rhouati ce sont les chiffres, quoique estimatifs, qu'il a donnés sur la prévalence des maladies cardiovasculaires au niveau national. Selon lui, les maladies cardiaques représentent 41% des causes de décès, loin devant les cancers. «La plupart des gens, a-t-il noté, pensent que le cancer est la première cause de mortalité, chez la femme, par exemple, à cause du cancer du sein, alors que la première place est occupée par les maladies cardiovasculaires, et de loin, devant tous les cancers réunis. Sur 10 patients, il y en 4 qui meurent du cœur ou des vaisseaux, soit par infarctus qui est la cause la plus fréquente parce que la pathologie est mal prise en charge chez nous, soit d'une embolie pulmonaire , soit de dissection ou d'AVC».

Le docteur Meribout Salim, cardiologue libéral, établi dans la ville de Constantine lui, a fait une communication plus générale en rebondissant sur la question du manque de prise en charge efficace.

Il a parlé, surtout de la conduite à tenir devant une douleur thoracique, «car, nous a-t-il dit, cela fait partie des causes les plus fréquentes de mortalité parce que les gens meurent souvent d'infarctus, de dissection ou d'embolie pulmonaire du fait de l'absence de prise en charge adéquate.

Et il faut, désormais, insister beaucoup sur cet aspect», a-t-il recommandé.