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Session criminelle: Quinze ans de réclusion pour importation d'une tonne de kif

par M. Nadir

Le tribunal criminel près la cour d'Oran a condamné, jeudi dernier, le dénommé B. Abdelkader à 15 ans de réclusion criminelle pour l'importation de près d'une tonne de kif traité provenant Maroc.

Les faits remontent à novembre 2011 lorsque, sur renseignements, les services de lutte contre les stupéfiants de Tlemcen réussissent à arrêter près de Souani une Peugeot Expert transportant 930 kilogrammes de kif traité.

Le conducteur et son passager, B. Mohamed et O. Fouad, affirment que le véhicule utilitaire appartient à un certain B. Abdelkader et qu'ils ignorent qu'ils transportaient de la drogue. Ils disent également qu'Abdelkader se trouve quelques kilomètres plus avant à bord d'une Mercedes. Mais en dépit des recherches, le dénommé Abdelkader propriétaire présumé des 930 kg reste introuvable et, en 2013, les deux complices sont jugés et condamnés pour trafic de drogue. Trois années plus tard, soit en 2016, B. Abdelkader réapparaît et se rend à la justice. Il dit avoir eu peur de se rendre parce qu'étant un déserteur de l'armée, condamné à cinq ans de prison. Il nie cependant toute implication dans le trafic de drogue et prétend que Mohamed et Fouad l'ont incriminé par vengeance, étant donné qu'il leur devait de l'argent. Lors du procès, Abdelkader, 39 ans, maintient ses déclarations et rejette toutes les charges qui pèsent sur lui : «J'avais peur de me rendre à cause de l'armée mais je n'ai rien à voir avec le trafic de drogue», soutient-il. Loin d'accorder quelque crédit à ces dénégations, le ministère public affirme que les faits sont clairs et prouvent la culpabilité de l'accusé, par ailleurs accablé par les déclarations des «complices». Compte tenu de l'importance de la quantité de drogue importée, il requiert la prison à perpétuité. Pour la défense, au contraire, les faits ne sont pas clairs et le dossier d'accusation n'a pas fourni suffisamment de preuves incriminant son mandant: «Notre client est jugé sur la base des allégations de deux trafiquants de drogue pris en flagrant délit. Aucune empreinte liant notre client à la drogue n'a été trouvée et aucun témoin ni listing des appels téléphoniques n'ont été présentés pour établir la connexion entre notre client et ses présumés complices», affirme l'avocat en plaidant l'acquittement pour absence de preuves. Après délibérations, la cour considérera que B. Abdelkader est coupable d'importation de drogue et lui infligera la peine de 15 ans de réclusion criminelle.