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Tayeb Louh à propos des législatives: La justice enquête sur les cas de fraude présumée

par Moncef Wafi

Dans ce qui est, probablement, une première, la justice devra enquêter sur les éventuels cas de fraude enregistrés, lors des dernières législatives. C'est, en substance, les déclarations du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui a indiqué que des instructions judiciaires ont été ouvertes, suite aux 38 saisines adressées aux procureurs généraux, par la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) et par certains partis, dans le cadre des élections législatives. Il citera, en exemple, «l'ouverture d'instruction à Bouira ou d'autres wilayas du pays», a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse. Il ajoutera que suite aux requêtes des formations politiques, une instruction a été ouverte, notamment suite à la publication, sur les réseaux sociaux, d'une vidéo montrant une présumée tentative de fraude, expliquant que le parquet avait entamé son enquête, mercredi dernier, et auditionné les concernés par cette vidéo. La vidéo en question montre l'observatrice F.T, dans la wilaya de Chlef tentant de protéger une urne, en se débattant avec un individu identifié qui essayait de s'en emparer. Selon elle, l'homme a glissé plus d'enveloppes dans l'urne que le nombre d'inscrits dans le bureau.

Elle affirme détenir un procès-verbal rédigé par le chef du centre de vote qui prouve ces allégations. L'enquête devra inclure, également, d'autres vidéos montrant de la fraude présumée partagée sur les réseaux sociaux, a indiqué le garde des Sceaux. En effet, de nombreuses vidéos ont circulé, la nuit même du vote, sur Facebook, partagées par les internautes, dénonçant des tentatives de fraude et des bureaux de vote, dans le noir, lors du dépouillement comme ce fut le cas à Aïn M'lila, dans la wilaya de Oum El -Bouaghi. La presse rapporte d'autres exemples de ces pratiques à Ouargla où une séquence filmée montre un personnel d'un bureau de vote en train de bourrer les urnes, pendant que ses deux collègues mettent de fausses signatures et empreintes. A Tébessa, des présumés fraudeurs ont préféré changer les urnes durant la journée, avant d'être empêchés par d'autres personnes, selon les internautes. A Oran, une autre vidéo postée montre un personnel d'un bureau de vote en train de manipuler la liste électorale. Selon les commentaires de certains internautes, le nombre de voix est ainsi supérieur au nombre d'électeurs inscrits.

Selon le président du HIISE, Abdelouahab Derbal, ces cas ont été soumis aux procureurs généraux, pour enquête. Ces cas émanant, notamment, de partis en lice pour les législatives de 2017, représentent des «entorses à la réglementation», en vigueur et dont seuls les procureurs généraux, dans les wilayas, sont habilités à statuer, a précisé Derbal, dans une déclaration à la presse. La HIISE a été destinataire, depuis le début jusqu'à la fin de l'opération de vote, de 358 saisines, au niveau national, dont la majorité est liée à l'aspect organisationnel, selon son président.