La
tension monte à Aïn Nahas entre
des habitants d'un lotissement ?évolutif', installés sur les lieux et
propriétaires de leurs logements (acquis auprès de l'AADL), et d'autres
bénéficiaires de lots, une cinquantaine, dans le cadre du logement rural, qui, munis de permis de construire, ont entamé des travaux de
terrassement. Les habitants sont indignés par cette expansion urbanistique,
qu'ils jugent « anarchique », « dangereuse pour ses retombées néfastes sur
l'environnement » et sur la vie des bénéficiaires eux-mêmes, car les lots en
question sont situés sur un lit d'un oued qui passe par là et qui peut se
réveiller à tout moment, surtout lors de fortes pluies. En tout cas, cela a
donné lieu à des conflits entre les uns et les autres qui ont nécessité
l'intervention de la gendarmerie pour calmer les antagonistes, sans trop
convaincre ni une partie ni une autre, de revenir à de meilleurs sentiments.
Les habitants refusent de voir s'installer de nouveaux voisins, qualifiés d'«
intrus », qui ne manqueront pas de défigurer le paysage et leur soustraire le
seul espace où ils peuvent prétendre réaliser des aires de jeux pour leurs enfants,
et d'autres équipements dans l'avenir. Un avenir où « Aïn
Nahas est appelée à se développer en mégapole
urbanistique, à devenir la 3e nouvelle ville de Constantine, pourquoi on veut,
dès maintenant, ruraliser ces espaces, ces gens peuvent avoir le droit de
bénéficier du logement rural mais qu'ils aillent sur un autre terrain,
réellement rural », s'insurgent les habitants qui ont adressé une
correspondance à ce sujet au wali, dont copie est en notre possession. « Les 50
familles qui ont bénéficié d'habitations rurales vont déverser leurs eaux usées
et déchets dans l'oued, cela donne une idée sur l'état dans lequel sera ladite
nouvelle ville », assurent les concernés. Ajoutant qu' « en 2001, lorsqu'ils
ont acquis leurs lots, certains bénéficiaires ont voulu acheter plus de
terrains mais l'AADL a refusé catégoriquement la demande pour le motif qui veut
que les habitations soient éloignées de 10 à 15 mètres du lit de l'oued,
comment se fait-il qu'on vienne aujourd'hui attribuer des lots sur le lit de
l'oued !? ». Les habitants ont espoir de voir ce
massacre s'arrêter en sollicitant pour cela l'intervention du chef de
l'exécutif local.