La
pression énorme sur les guichets de l'état civil a provoqué, ces derniers
jours, une pénurie de documents administratifs, les fiches familiales
notamment.
«Il
faut jouer des coudes pour arriver au guichet, et même arrivé à ce stade, on
n'est pas sûr de se faire établir une fiche familiale », s'exclament avec dépit
des citoyens au niveau des délégations urbaines de la nouvelle ville Ali Mendjeli. L'agent de guichet tente vainement d'expliquer
aux citoyens qu'il y a rupture de stock. « Pourquoi on les trouve en vente
dehors à 20 dinars la fiche familiale ?! » s'interroge
un citoyen. La rareté des fiches familiales a créé un marché parallèle où ces
documents sont écoulés comme des cacahuètes. « Ces gens qui vendent les fiches
familiales sont comme des vautours, ils ne laissent pas passer l'occasion pour
profiter de personnes démunies, qui courent derrière un couffin du ramadhan »,
s'indigne-t-on. C'est que la demande est très forte en ces jours qui précèdent
le mois sacré, surtout au niveau des zones à grande densité démographique.
Globalement, cela peut atteindre une commande de près de 35.000 documents
administratifs, équivalent au nombre de couffins du ramadhan à distribuer au
profit des nécessiteux. Le motif du rush sur les guichets de l'état civil est,
évidemment, lié à la constitution des dossiers administratifs pour avoir droit
au couffin du ramadhan. Et bien sûr d'autres documents sont également exigés,
dont l'attestation de chômage, de veuve pour les femmes ayant perdu leurs
conjoints et tout document qui peut prouver que le bénéficiaire est réellement
dans le besoin et lui donner avantage pour bénéficier de cette aide du
ramadhan. Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics pour limiter le
recours aux documents administratifs, certaines circonstances restent quand
même très contraignantes sur ce plan, à l'exemple du couffin du ramadhan. Et
cela demeure lié à l'absence d'un recensement fiable des familles
nécessiteuses, ainsi qu'une méthodologie de travail archaïque. « On aurait pu
actualiser les mêmes listes de bénéficiaires de l'année passée, cela aurait pu
éviter toute cette bousculade au niveau des guichets de l'état civil »,
estiment des citoyens qui se trouvent contraints de refaire le parcours du
combattant pour constituer encore un autre dossier déjà établi l'an dernier.