Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

En l'absence des services concernés à Aïn El Turck: Les riverains retroussent leurs manches pour le nettoiement des plages

par Rachid Boutlelis

Vraisemblablement, n'ayant rien vu venir de la part des responsables locaux, les riverains ont tout simplement décidé de se prendre en charge et ce, en procédant eux-mêmes au nettoyage des plages de leur lieu de résidence. Cette louable initiative, qui s'identifie à travers des opérations de volontariat, a été relevée ces derniers jours par Le Quotidien d'Oran au niveau des plages de plusieurs localités côtières de la municipalité d'Aïn El Turck. En effet, à Bouiseville, Paradis Plage et St Germain, Claire Fontaine, entre autres, des jeunes et moins jeunes riverains ont décidé de retrousser leurs manches et se substituer ainsi aux responsables concernés, qui semblent manifestement en état d'hibernation, pour mener des opérations de nettoyage visant notamment à ramasser les détritus et autres objets hétéroclites qui tapissent les plages des localités où ils demeurent.

« Chaque période, nous procédons régulièrement nous-mêmes au nettoyage de notre plage pour le bien de nos familles, nous n'attendons nullement des remerciements. Nous le faisons car c'est nous qui subissons le calvaire durant la période des grandes chaleurs avec l'odeur nauséabonde provenant des tas de détritus amoncelés sur les plages, qui favorisent la reproduction de nuées d'insectes véhiculant toutes sortes de maladies », a commenté avec une pointe de dépit un vieux riverain de la localité de Bouiseville. Le même son de cloche s'est fait entendre chez d'autres jeunes, domiciliés à St Germain, qui ont dénoncé également ce qu'ils ont qualifié de « l'envahissement de la bidonvilisation de la plage de leur lieu de résidence » avant de faire remarquer « cette fois-ci nos responsables ont été très occupés avec les élections pour daigner se pencher sur la situation de déliquescence des plages ».

Toujours est-il qu'à moins de trois semaines de l'ouverture officielle de la saison estivale, aucune opération de réhabilitation qui mérite d'être signalée n'a été entreprise pour tenter un tant soit peu d'offrir un cadre de séjour agréable aux millions de vacanciers attendus dans cette contrée côtière, désignée, comble de l'ironie, comme zone d'appui pour les Jeux méditerranéens qu'aura à organiser la capitale de l'Ouest. Des habitants du village côtier de Cap Falcon et de la localité de Coralès ont, pour leur part, déploré la saleté ambiante de leurs plages, l'obstruction de leurs accès. Nos interlocuteurs ont été unanimes à revendiquer l'intervention du chef de l'exécutif de la wilaya d'Oran pour démêler cet écheveau.

Selon le même constat, l'incomparable anarchie qui a régné en maître absolu l'année dernière dans la contrée côtière d'Aïn El Turck, en charriant un incroyable lot varié de couacs, ne semble en toute vraisemblance pas avoir provoqué le déclic attendu chez les responsables concernés et ce, pour éviter une situation similaire au cours de la prochaine saison estivale. En effet, la flagrante et tant décriée insalubrité des lieux, qui a été à l'origine d'une large diversité de répercussions négatives sur les conditions de séjour pour les vacanciers et par ricochet sur le cadre de vie de la population, synonyme de dégradation de l'environnement dans cette région côtière, n'a en toute vraisemblance pas provoqué un quelconque déclic de conscience qui aurait au moins contribué à sauver ce qui reste des meubles.