Plus de 60 cheminots appartenant à plus d'une dizaine de sections syndicales de la Société nationale des chemins de fer ont tenu un sit-in devant la direction régionale ferroviaire (DRF) de Constantine, pour protester contre l'octroi par l'administration d'autorisation de création de sections syndicales «parallèles», avant de bloquer la circulation des trains.

Selon un des animateurs de cette action de contestation, M. Sami, qui est le secrétaire général de section syndicale «traction», «la mise sur pied de sections fantoches est non réglementaire, car le mandat de la mienne, à titre d'exemple, n'est pas encore arrivé à terme échu et il nous reste près de deux années. Et idem, poursuivra-t-il, pour les autres sections comme celle des dépôts, des ateliers, des différentes gares (Constantine, El-Khroub?), infrastructures, train, administration, dont les mandats n'ont pas encore expiré et ne le seront que dans une année, pour certaines, et une année et demi, pour d'autres». «Au départ, nous ne voulions que dénoncer les nouvelles installations de sections et le dire au directeur régional, mais comme on n'a eu aucun écho de sa part, nous envoyant la chef du personnel pour seul interlocuteur, nous avons alors décidé d'arrêter la circulation des trains et réclamons désormais son départ», dira encore M. Sami. Les protestataires, qui brandissaient des banderoles, dénonçant l'installation de nouvelles sections syndicales, refusant la déstabilisation de l'entreprise et fustigeant la DRF qui «refuse de travailler avec les sections légitimes», se sont mis en travers des rails empêchant, ainsi, vers midi le passage du train 3354 de marchandise venant de Skikda et devant rallier Batna. Des responsables de l'union locale ouest de l'UGTA de Constantine étaient sur les lieux et, selon le responsable des conflits, M. Bilami, «nous sommes là pour tempérer les ardeurs des protestataires, que nous avons tenté de dissuader de fermer la circulation aux trains, mais en vain, ils semblent décidés et déclarent aller jusqu'au bout dans leurs revendications, dont l'exigence du départ du DRF». Selon un communiqué des contestataires, dont nous détenons une copie, il est reproché au DRF de reconnaître des structures syndicales «parallèles». De même que sont dénoncées les pressions exercées par la direction sur certains syndicalistes, sa fuite en avant devant les problèmes soulevés par les vrais représentants des travailleurs. Les rédacteurs du communiqué se déclarent opposés aux entraves dressées dans le travail syndical, et lancent un appel à la centrale syndicale pour intervenir et trouver une solution.

Dans l'après-midi, les protestataires étaient toujours sur place et les trains toujours empêchés de circuler.