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Bouira: L'investissement en débat

par Farid Haddouche

La maison de l'entreprenariat, en collaboration avec le la boratoire des PME dans le développement local de l'université Akli Mohand Oulhadj, a organisé avant-hier une journée d'étude sur le thème de « L'investissement : que prévoit la nouvelle loi ? ». Au cours du déroulement de ces travaux, le professeur Samir Aït Akkache, docteur et enseignant de l'économie à la faculté des sciences économiques commerciales et des sciences de gestion de Bouira, a soutenu que « l'investissement est considéré comme l'essence même du développement économique, et il est un élément essentiel et efficace pour la promotion de l'économie et d'autres domaines aussi. Pour vous dire que l'investissement est devenu un sujet qui occupe une position clé dans les programmes de développement du pays. Il est aussi parmi les priorités des études économiques, financières et juridiques, et d'autres spécialités. Seulement les moyens pour parvenir à capter l'investissement varient d'un pays à un autre. Dans les pays développés, par exemple, il n'y a pas de loi règlementant l'investissement, cela se fait grâce à une planification stratégique qui tient compte des changements associés à des innovations technologiques en cours. Contrairement à ce qui se passe dans les pays dits sous-développés, et où la loi sur l'investissement est devenu très nécessaire et indispensable pour leur développement économique ».

Un autre professeur d'économie citera à son tour : « En Algérie, maints travaux ont été effectués pour la préparation de nouvelles lois sur l'investissement et cela depuis 30 ans. Plus d'un demi-siècle après l'indépendance, nous constatons, malheureusement, que 83% du tissu économique est dominé par les petites entreprises de commerce et des services. Les petites et moyennes entreprises (PME) commencent à peine à mettre en œuvre une gestion stratégique ». Un autre universitaire admettra dans son analyse que « malgré les lois dictées par les autorités algériennes, en plus des efforts considérables consentis pour activer et organiser l'investissement, le secteur de l'industrie représente un très faible pourcentage dans le tissu économique. La raison est due à une combinaison de facteurs qui ont contribué à sa stagnation. Parmi ces facteurs, je citerais le manque de clarté et de cohérence dans la politique économique et sociale, la généralisation la règle 49/51 dans le secteur stratégique et non stratégique pour des considérations idéologiques qui ne portent pas atteinte aux importations. La faiblesse des institutions à cause des bouleversements locaux et internationaux, le manque de transparence dans la gouvernance, la bureaucratie qui a engendré une paralysie au niveau local et central, engendrant ainsi une mainmise des secteurs et un déséquilibre dans les appareils de l'Etat. »

Quant au docteur Bachir Kechroud de l'université d'Alger III, son speech a porté sur « le climat des affaires et le code de l'investissement », et durant lequel il parlera « des mesures qui permettent l'amélioration du climat des affaires en Algérie, avec l'implication des pouvoirs publics dans le but de promouvoir le monde des affaires favorables, par la levée de toutes les contraintes et autres obstacles qui se dressent devant les entreprises ». Le docteur Kamel Rezig de l'université de Blida axera son intervention sur « le nouveau code de l'investissement en tant que mécanisme de mutation de la non production vers le nouveau modèle économique ». Ce professeur dira : « En réalité, il ne s'agit pas d'un nouveau modèle économique mais d'une nouvelle politique économique prônée par le gouvernement qui a tracé ses priorités sur 5 segments qui sont en premier lieu l'économie, ensuite l'agriculture, l'énergie renouvelable, le gaz, le tourisme et l'économie numérique. L'objectif tracé étant bien sûr de sortir de la dépendance des hydrocarbures, réduire la facture des importations et encourager l'exportation. Le nouveau code de l'investissement porte sur ces indications mises en avant. »