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Les responsables de la régie des pompes funèbres tirent la sonnette d'alarme: Le cimetière d'Aïn El Beida saturé

par J. Boukraa

Le cimetière populaire d'Aïn El Beida est centenaire. Combien de générations reposent dans ce monument qui est aujourd'hui saturé. Il est urgent de trouver une autre assiette foncière devant accueillir les dépouilles. « Tous les cimetières d'Oran sont complets, le seul cimetière qui accueille actuellement les dépouilles est celui de Aïn El beida, qui lui aussi avec plus de 1.100.000 tombes est très saturé », dira M Allaoui directeur de la régie communal autonome des pompes funèbres. Un appel pressant est lancé aux autorités locales pour s'impliquer dans l'intérêt général et ouvrir un nouveau cimetière. Mais en attendant, les Oranais doivent choisir de dénicher une petite place au cimetière d'Aïn El beida ou demander l'autorisation d'ouvrir une tombe d'un proche. La personne décédée doit être un ascendant ou un descendant de l'occupant de la tombe. Il faut aussi, selon la loi sur la gestion des cimetières de mars 1975, que le premier enterrement ait été effectué depuis cinq ans ou plus. Autrement dit, il est possible d'enterrer plusieurs personnes dans une même tombe à condition de respecter un intervalle de? 5 ans. D'autre part et selon le même responsable « Le cimetière de Ain el Beida accueille quotidiennement une moyenne de 20 inhumés. Avec ce rythme-là, d'ici trois ans, ce cimetière l'unique ouvert actuellement à Oran, sera complètement saturé. Selon M. Alaoui « la régie communal d'Oran gère quatre cimetières musulmans à savoir Moul Douma, Sidi El Ghrib, El Melh et Ain El Beida et le cimetière chrétien Tamazouat d'El Hamri. Sur les quatre cimetières musulmans, trois sont complets. Il s'agit de Moul Douma, Sidi El Ghrib, El Melh ». Dans les cimetières saturés, plus personne n'a le droit d'enterrer qui que ce soit. La population de la wilaya d'Oran ne cesse de s'accroître. Selon le même responsable, « cette croissance démographique a donné lieu à de nouveau besoins, tous secteurs confondues, habitat, emploi, espaces de loisirs et même en cimetières. Oui, de nouveaux besoins en matière d'espaces réservés pour l'inhumation des habitants de cette ville, qui a été multipliée par dix, voire plus, depuis l'indépendance à nos jours. Les cimetières musulmans que possède Oran et qui datent de l'ère coloniale sont dans leur majorité arrivés à saturation aujourd'hui. La création d'un nouveau cimetière est devenue une urgence pour accueillir les futures dépouilles ». Mais comment en est-on arrivé à cette situation ? Hormis les cimetières datant de l'ère coloniale, il faut signaler qu'aucun nouvel espace n'a été réservé pour l'inhumation, et même le projet visant la création d'un nouveau cimetière à l'Est d'Oran semblent avoir été abandonné. Pour rappel, le cimetière Sidi Gharib ouvert avant 1792, d'une surface de 62 ares et 94 centiares, est le plus ancien cimetière musulman qui est situé sur la rive gauche de l'oued Raz-el Aïn. Le cimetière Moul-Ed-Douma a été ouvert en 1868, alors que celui connu sous le nom El Melh date de l'année 1929. Le cimetière musulman d'Ain el Beida a commencé accueillir les morts à la fin de 1956. Depuis sa création, il a déjà connu deux extensions, en 1986 et en 2008. Avec ses 140 hectares, il est actuellement le plus grand cimetière de la ville d'Oran.