Dans une conférence de presse qu'il a tenue hier matin au siège de sa formation politique à Constantine, le candidat tête de liste de l'Union Nahda-Adala-Bina aux élections législatives du 4 mai en cours et député sortant qui a conservé son fauteuil à l'issue du dernier scrutin, M. Lakhdar Benkhellaf en l'occurrence, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le comportement des représentants de l'administration locale et nationale ainsi que des partis politiques évoluant dans la mouvance du pouvoir. Il rendra tout le monde coupable d'actes de fraude qui ont, selon lui, entaché la régularité et la crédibilité des élections législatives et que lui et ses partisans ont pu constater de visu au cours du scrutin de jeudi dernier. « Nous détenons des preuves concrètes que plusieurs dizaines de procès-verbaux de dépouillement n'ont pas été déposés par des chefs de centres de plusieurs communes au niveau des commissions communales et de nombreux PV de dépouillement ont été refaits après devant la commission de wilaya et en présence de juges et d'encadreurs de centres de vote », déclara-t-il sans ambages devant les journalistes. « Nous possédons également de nombreuses preuves, a ajouté le conférencier, que les élections ont été truquées et orientées de façon à préparer les prochaines élections présidentielles, car les élections législatives et l'élection présidentielle sont liées ».

A Constantine, a affirmé M. Benkhellaf, ce complot a été déjoué par nous qui avons dénoncé, dès le matin du scrutin, le changement opéré au niveau de chefs de centre. Et de déclarer que des sièges obtenus régulièrement par sa coalition lui ont été retirés pour les donner à d'autres formations politiques telles que le RND et le FLN. « A Constantine, ce dernier parti n'a obtenu, en réalité, qu'un seul siège car le second lui a été octroyé par la fraude », a-t-il affirmé. Aussi, ce qui est vrai est que l'Alliance Nahda-Adala-Bina a obtenu 4 sièges. « Nous avons démasqué la fraude et les fraudeurs, ajoute le conférencier, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir pour notre système politique pour arriver à respecter la volonté populaire ». Ensuite, le conférencier a déclaré que sa formation politique ne va pas rester les mains croisées devant tant d'iniquités. « Nous allons introduire des recours devant le Conseil constitutionnel pour récupérer notre droit spolié et ester en justice « ces mercenaires » que sont les chefs de centre pour n'avoir pas remis les PV de dépouillement aux commissions compétentes », préviendra-t-il.

Disant s'adresser à la population constantinoise, l'orateur a assuré que les militants de la mouvance islamiste qu'il représente poursuivront le combat contre ce qu'il a appelé « la médiocrité du parlement ». Et de dire dans la foulée que la législature qui vient de s'achever peut être considérée comme « la plus médiocre » de l'histoire parlementaire du pays. « Et si l'on considère la qualité des députés que le fraude vient de dégager des élections du 4 mai dernier, nous craignons que le prochain parlement ne soit encore plus mauvais ».

En réponse à une question sur la forte abstention de la jeunesse à ces élections, Benkhellaf a considéré que « c'est le droit de la jeunesse de ne pas voter parce que, d'une part, ils constatent que la volonté populaire n'est jamais respectée, et que d'autre part cette frange de la société ne fait plus confiance aux élus considérant que ceux-ci ne représentent plus le peuple, mais le gouvernement, et elle les accuse de prendre l'initiative d'élaborer et voter des lois instituant des impôts contre le peuple, etc. », a conclu le conférencier.