Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Chlef: Echange route contre eau potable !

par Bencherki Otsmane

A défaut d'une vraie démocratie participative qui permet à chacun des citoyens de donner son point de vue, ou du moins être mis au courant sur un quelconque projet d'utilité public, il existe malheureusement de nombreux élus d'APC, pour ne pas dire la quasi-totalité, qui inscrivent des projets non prioritaires ou inadaptés pour leurs populations.

C'est du moins ce qu'a constaté M.Faouzi Benhassine, wali de Chlef lors de ses visites à travers les communes de la wilaya. Un exemple parmi tant d'autres, celui vécu la semaine dernière où au cours d'une sortie du wali dans la commune de Sendjas, ce dernier a été interpellé par les citoyens de deux douars à savoir celui d'Ouled-Henni et celui d'El-Kais qui ont tout simplement demandé au premier magistrat de la wilaya de surseoir à la décision d'un projet d'aménagement et de revêtement d'une route reliant leurs douars au chef-lieu de commune sur une longueur de 5 km pour un montant de près de 11 millions de dinars et de consacrer le montant alloué à cette opération à l'adduction d'eau potable.

« Monsieur le wali, nous ne voulons pas de cette route qui n'est pas une priorité pour nous, la priorité pour notre douar c'est l'eau potable qui fait défaut depuis ? 1962 », ont scandé les citoyens. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le wali ordonna sur le champ l'annulation du projet de revêtement du tronçon routier et de le remplacer par celui de la réalisation de la canalisation du réseau d'AEP. Selon les habitants de ces deux douars, en deuxième position dans le classement des priorités figure l'assainissement puis vient enfin en troisième position celui de la route. Il faut souligner que depuis son arrivée à la tête de la wilaya et compte tenu de l'austérité qui s'est imposée à la suite de la chute des cours du pétrole, le wali a toujours insisté auprès des collectivités locales pour «cibler les priorités et surtout d'associer les citoyens à toute prise de décision engageant l'avenir de leurs communes respectives», afin, dira-t-il, que «chaque sous dépensé le soit à bon escient». Mais cela suppose, faut-il le noter, que la démocratie participative telle que voulue et prônée par le pouvoir soit une réalité, pas un slogan creux.